Niché dans la vallée du Ponthurin, le village de Peisey-Nancroix ne cesse de se transformer, d'évoluer. Je vous invite à découvrir ce petit coin de Paradi(ski), une porte du Parc Naturel de La Vanoise, en Tarentaise grâce à quelques souvenirs racontés par mon grand-père Donat SILVIN.
Actualités
Le francoprovençal est une belle langue. Bien que ne la parlant pas , ne la comprenant pas, je reste sensible à sa musicalité lorsque les -trop rares- occasions de l'entendre se présentent. Cette langue, vulgairement surnommée patois, parlée par mes grand-parents, m'a bercée durant mon enfance. C'est pourquoi j'ai envie de la mettre à l'honneur sur ce blog. Je mettrais en ligne petit à petit les textes qu'écrivit mon grand-père Donat et que vous connaissez déjà pour les avoir lu en français.
Histoires maintes fois racontées et publiées dans la Revue Dava Rossan-na en français et en patois sous le nom d'auteur Dona Revène – Le Marmotïn – Moulïn - Péjèy
Retrouvez-les dans les archives 2015-décembre
Histoires maintes fois racontées et publiées dans la Revue Dava Rossan-na en français et en patois sous le nom d'auteur Dona Revène – Le Marmotïn – Moulïn - Péjèy
Retrouvez-les dans les archives 2015-décembre
mercredi 7 octobre 2015
Le patois, c'est vraiment une belle langue, et c'est la nôtre ! version bi-langue
Le
patois, c'est vraiment une belle langue, et c'est la nôtre !
Ceux
qui ne connaissaient pas le patois se sont moqués de ceux qui le
parlaient. Il s disaiaent que c'était la langue des paysans, du
français écorché, qui nuisait aux enfants à l'école. Les maîtres
d'école punissaient ceux qui leparlaient, et leur faisaient honte :
« Soyez propres et parlons français ». Ils
décourageaient les parents de leparler à leurs enfants.
Le
maître d'école qui arrivait dans une commune où la moitié des
élèves ne connaissaient presque pas de mots de français se
demandait à quelle race il avait à faire. Il faut reconnaître que
la situation compliquait son travail.
Mais
la vérité, c'est qu'une directive de Robespierr, du 28 prairial an
II (1794), décrétait de mettre en place dans toutes les communes un
maître d'école qui avait, en plus de sa vocation de maître, la
mission de supprimer tous les dialectes pour éviter les complots et
la sédition.
Sans
compter qu'à cette époque, on voulait que tout le monde puisse
accéder à ce qui était pour la haute société la seule langue de
culture et de prestige : le français. Ce sui excluait les
autres langues et dialectes : ils croyaient que ces autres
langues de France allaient se mélanger au français et le
contaminer. À son insu, le maître d'école est devenu l'outil de
l'État français.
Ainsi,
on a hérité d'une monstruosité qui faisait que les enfants ne
parlaient pas la langue de leurs parents, et qu'ils la méprisaient.
Faire
l'unité de la langue, c'est tout à fait normal. Mais pour quelle
raison détruire du jour au lendemain tout ce qui existe depuis la
nuit des temps ? Les Savoyards n'ont jamais mis l'ordre public
en péril ! Allez donc demander aux Alsaciens, aux Cantalous,
aux Basques, aux Bretons, aux Corses, aux provençaux, de ne plus
parler leur langue : la nôtre n'a rien à leur envier !
Aujourd'hui,
l'État français reconnaît qu'il s'est trompé, mais c'est bien
tard...
Ce
qu'on a pu dire sur le patois pour le détruire est faux. Parler
patois n'empêche pas de parler le français, ni surtour de l'écrire
correctement. Les patoisants parlent le français aussi bien que les
autres, et corrigent même les fautes de ceux qui ne parlent pas le
patois.
On
sait depuis la fin du siècle dernier que le patois est une langue
authentique, qu'on appelle le francoprovençal et qui vient du latin.
Line
Perrier - Université de Savoie
André
Bonnet - Puygros
Dava
Rossan Na n°1 hiver 1992
Le patoué,
sè k è na brova lèga, é y è la noutra !
Chô
ke n ko.nchévon po l patoué se son foti de chlô ke l
parlovon. I djévon k y étchévé la léga
d lo paizan, de fransé ékortcha, ke nuijévé a lo ptchou a
l ékoula. Lo métre d ékoula ponivon
chlô k le parlovon, è lo fajévon vargônye :
« Soyez propres et parlons français ». I dékoradjévon
lo parè a l parlo a lèrz éfan.
Le
métre d ékoula k arvové djè na kemna yeû k
y avé la métcha d loz élév ke n ko.nchévon préske
poué de mô de fransé se demandové sovè a kinta ras
il avé a foré. I feû rkonyétré k la situachon
konplikové sn ouvra.
Mé
la verto, y è ke na dirèktiva de Robespierre, di vèté-ouè
prèryal an dou (1794), dékrétové de bto è plas djè toté
lé kemné on métre d ékoula k avé, è plus de sa
vakachon de métre, la michon de touo teû lo djalèkt
^èpatché k le monde konplotisson è se rvrèyisson.
Sè
konto k a chô momè, on volyévé ke teû pozèsson
konyétré sè k étché pe l gran monde la seûla
lèga de kultura è de yeûta volo : le
fransé. Sè k ékartové léz otre lègué è
djalèkt : i kréyévon ke chléz otre lègué
de Frans alovon se méklo i fransé é l èpèsto.Sè k i
sayéssé forsémé avarti, le métre d ékoula
è devni l eûti de l Éta fransé.
Dins,
on.n a èrto d na monstuozito ke fo ke lo ptchou ne parlovon
po la lèga de lèr parè, é ke la méprizovon.
Foré
l unito de la léga, y è tot a fé normal. Mé pe kinta
rézon démoli di zhôr i lèdeman to s k ègzisté dépoué
lonté lonté ? Lo savouyor n on jamé bto è péril l eûdre
nassyonal non pel ! Alo don demando a loz Alzachin, a lo
Kantalou, a lo Bosk, a lo Breton, a lo Kors, a lo Miladjou de ne pel
parlo lèr léga : la noutra n a ryé a loz évyé
!
A
l eûra de oui, l Éta rkonyé k i s è tronpo, mé y è byè
tor...
S
k on.n a pozi diré chi l patoué pe l détruiré n é
po vré. Parlo patoué n èpatché po de parlo l fransé, é
chitô de l ékriré korèktamé. Lo patouézan porlon
as byè fransé k loz otr, é mém korijon lé feûté
de fransé de slô ke n porlon po l patoué.
On
so dépoué la fin de l otre syékl ke l patoué, y è
na vré léga, k on.n a apelo le frankoprovansal
è ke vin di latin.
Lina
Paryé - Univèrsito de Savooé
André
de Gouét - Pigrou
Dava
Rossan Na n°1 hiver 1992
Promenons-nous dans les bois
Le
ski en forêt reste très souvent l'apanage des bons skieurs,
capables de slalomer entre les arbres et de s'affranchir des
obstacles – souches, pierres-, recouverts de neige. À
peisey-Vallandry, tout le monde peut s'essayer à ce ski 100 %
nature, grâce à un secteur boisé très accessible qui donne un
petit air de Canada à cette glisse dans les sapins.
À
Peise-vallandry, le ski est vaste, très vaste me. Et pour cause, la
petite station familiale est l'une des trois portes d'entrée du
domaine Paradiski, eliant les pistes des Arcs/Peisey à celles de La
Plagne. Un territoire de plus de 53 000 ha comptant 425 km de pistes,
qui invite à de longues chevauchées, quel que soit son niveau. Mais
tout le monde n'est pas forcément amateur de kilomètres et de
dénivelés. Pour les skieurs moins avides de grands espaces, Peisey
met en avant ses propres pentes qui recèlent quelques pépites. Et
notamment du ski en forêt, très agréable et apprécié dans cet
uinvers de haute altitude où la végétation se fait rare. Mais
alors que bien souvent skier dans les arbres requiert un bon niveau
à ski,ici, même les débutants peuvent profiter de ce paysage
nordique et des effluves des conifères !.
Dans
une végétation évoquant le Canada (ou la Scandinavie, la pente en
plus), la station a aménagé pour les skieurs les moins chevronnés,
la bien nommée piste de la Forêt. Quelque sept kilomètres séparent
le sommet de la piste de son arrivée, soit 700 mètres de dénivelé.
Des dimensions exceptionnelles qui en font l'une des pistes pour
débutants les plus longues d'Europe..
Mais
au-delà d'être très agréable, le ski en forêt présente aussi
l'avantage de pouvoir évoluer bien à l'abri des intempéries, les
arbres faisant écran au brouillard, au vent et aux flocons. C'est le
bon plan, surtout avec des enfants, quand le temps n'est pas au beau
fixe, mais qu'on a quand même envie de prendre un bon bol d'air. Et
puis souvent, en bordure des pistes boisées, les skieurs trouveront
des petits obstacles formés par les souches d'arbres, pour pimenter
leur glisse.
Séquence
culture
À
Peisey, on peut fortifier les jambes et la tête, car ici, ski et
culture font bon ménage ! À ne pas manquer, la visite
guidée du village aux flambeaux. Une atmosphère magique
inoubliable. Autre visite très recommandée, celle, en raquette
ou à pied, d'un fleuron du patrimoine baroque, la chapelle des
Vernettes, lovée au milieu des alpages, face à l'Alliet et au
glacier de Bellecôte. Et parce que l'essor du tourisme n'a pas
fait disparaître la vocation agro-pastorale de la vallée,
Peisey-Nancroix offre aussi l'opportunité de découvrir les
particularités de l'agriculture de montagne. Des visites ont lieu
chaque semaine dans l'une des dix fermes encore en activité, dont
le lait du cheptel bovin sert principalement à fabriquer du
Beaufort. Des rencontres très enrichissantes avec des
agriculteurs passionnés qui, bien souvent, travaillent aussi à
la station. Ils vous feront goûter ce fromage au subtil petit
goût de noisette !
|
Sophie
Chanaron
Actu
MontagneTarentaise n° 78
novembre-décembre
2012
Église paroissiale de la Sainte Trinité, Peisey-nancroix
L'église
paroissiale de Peisey-Nancroix, dédiée à la Sainte Trinité, a été
construite en 1685-1687, sur l'emplacement d'un édifice plus ancien.
Le clocher fut édifié en 1699. L'église et le cimetière qui
l'entoure son inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments
historiques depuis 1972.
Comme
l'attestent les archives, l'église de Peisey-Nancroix fut remaniée
à plusieurs reprises avant que sa reconstruction ne soit décidée
en 1685 afin de doter la paroisse d'un sanctuaire suffisamment grand.
Les maîtres d'œuvre vont se succéder jusqu'à son achèvement par
le clocher en 1699, où interviennent trois maçons de la Valsésia.
L 'édifice
offre à l'extérieur l'apparence sobre et massive des églises-halles
de la Tarentaise où seuls le haut clocher et le portail
singularisent l'édifice. Autour, le cimetière et les quatorze
oratoires du chemin de croix, modeste rappel des Sacromonti du Nord
de l'Italie.
L'intérieur
offre un volume ample à l'image des églises-halles. Les voûtes de
la nef sont décorées de peintures murales avec des médaillons où
l'on reconnaît la Vierge, saint François de Sales, saint Joseph...
Mais la richesse de cette église sont les sept retables édifiés à
la fin du XVIIème siècle et au début du suivant.
Dans
le collatéral situé à droite en entrant on remarque le retable du
Rosaire (toile de 1690), le retable de saint Antoine, oeuvre de
Fodéré. Dans le collatéral de gauche on trouve le retable du saint
Suaire avec bas-relief où trois évêques présentent la précieuse
relique, le retable des âmes du Purgatoire et celui de saint Joseph
(Fodéré 1692). Mais c'est le retable de l'autel-majeur qui est la
pièce maîtresse de l'église. Réalisé par Jacques Todesco et
Jean-Baptiste Gullaz en 1770 il présente une structure complexe. À
la division tripartite habituelle des retables majeurs, de la
profondeur a été donnée par une série de décrochements de
l'entablement créant au centre une sorte de baldaquin supporté par
les anges cariatides.
Au-dessus
du tabernacle monumental magnifiant la présence réelle se trouve
représentée la trinité, de part et d'autre les statues de saint
Pierre (là droite) et saint Paul (là gauche) et au-dessus saint
Jean-Baptise et sainte Capitainerie Alexandrie.
Avec
ce riche mobilier il faut mentionner les stalles, les fonts
baptismaux et l'orgue de facture italienne.
Les
travaux de restauration intérieure de l'égrise, menés en deux
tranches entre septembre 1990 et novembre 1992, ont consisté :
- à restaurer la totalité du décor peint de la nef et du chœur,
- à remplacer les fenêtres métalliques des années 1930 par des vitraux incolores là bornes, dans l'esprit des vitraux du XVIIème siècle,
- à refaire l'installation électrique et l'éclairage intérieur de l'égrise.
Le
petit orgue de facture italienne ai été restauré parallèlement là
ces travaux. (instrument classé MH)
En
ce qui concerne plus particulièrement le décor peint, la nef ne
possédait qu'une seule couche de décor, de facture assez classique,
exécutée là la fin du XIXème siècle par-dessus le badigeon de
chaux d'origine. C'est ce décor unique, très endommagé par les
fuites de toiture, les mouvements de structure et les restaurations
maladroites qui ai été nettoyé et restauré durant l'automne et
l'hiver 1990-1991.
Dans
le chœur de
l'égrise, le problème était plus complexe : un décor peint
de extrême fin du siècle dernier recouvrait le décor d'origine du
chœur, mis en place
juste après la construction de l'égrise, autour des années 1700.
Ce décor original avait été repéré par une série de sondages
préliminaires, réalisés en 1989 ; il avait alors été décidé
de le dégager, car il s'agit d'un exemple assez rare de décor du
XVIIème siècle en Savoie, la plupart des décors peints de cette
époque ayant été soit complètement détruits, soit recouverts par
un décor plus " à
la mode "
au cours du XIXème siècle. Ce dégagement impliquait bien
évidemment le sacrifice du décor de la fin du XIXème siècle,
assez banal et très endommagé par l'intervention malheureuse et
récente d'un restaurateur amateur. La couche d'enduit la plus
récente et son décor ont donc été supprimés, et le décor
XVIIème a été remis à jour : ce dernier était en place à
80 % sur les murs et à 10 % sur la voûte, où les
éléments subsistants permettaient de restituer les parties
marquantes sans la moindre incertitude. Le travail envisagé a donc
consisté :
- à reboucher systématiquement, au mortier de chaux, toutes les traces de piquetage du XIXème siècle. Les zones d'enduit manquantes ou trop dégradées ont été refaites au mortier de chaux, et l'ensemble du décor conservé a été nettoyé à l'aide des solvants appropriés, et protégé par un fixateur,
- à exécuter, dans un deuxième temps (automne 1992), la restauration proprement dite du décor : tous les accidents de la couche picturale ont été repris dans le tondu fond à l'aide de teintes acryliques, et l'ensemble du décor peint des murs a donc retrouver son aspect initial, sans traces de piquetage qui rendaient la lecture difficile. Les parties manquantes du décor de la voûte ont été recomposées, à partir des éléments encore en place. Le chœur de l'église de Peisey a ainsi retrouvé une présentation très proche de celle qui avait été imaginée par les artistes du XVIIème siècle.
Le
grand retable de la Trinité, exécuté en 1700 par deux sculpteurs
du Valsésia, Jacques Antoine Todesco et Pierre Gualaz, a été
débarrassé des repeints maladroits qui en défiguraient la
polychromie, en l'attente d'une restauration plus complète.
Les
travaux ont été exécutés sous la direction de l'architecte en
chef des Monuments historiques, par les ateliers VALSESIA (décor
peint), DE PIREY (vitraux), et l'entreprise ALPES-CONFORT
(électricité-éclairage).
Extrait
de Mon Patrimoine- Les chemins du baroque en Savoie-
Chapelles
et églises des vallées de Maurienne et de Tarentaise
5-7-8
décembre 1991
lundi 5 octobre 2015
L'art baroque dans les églises de Savoie - Vallées de Maurienne et de Tarentaise
Au
milieu du XVIe siècle, la Savoie comme le reste du monde catholique
entre dans le grand mouvement de rénovation inauguré par le Concile
de Trente. Voisine d'une France touchée par le protestantisme et
surtout Genève devenue le foyer du calvinisme, elle va constituer un
bastion du catholicisme. L'action d'ordres religieux tels les
Capucins et les Jésuites se révèle particulièrement efficace
comme celle de Saint-François de Sales (1567-1622), évêque
d'Annecy-Genève dont la spiritualité va profondément marquer la
Savoie (Introduction à la vie dévote, 1608). D'autres
prélats vont s'illustrer dans cette volonté de rénovation de
l'Église, en Tarentaise Benoit de Chevron-Vilette (1633-58),
François Amédée Millier de Challes (1658-1703) et Claude Humbert
de Rolland (1750-70), en Maurienne Pierre de Lambert (1567-91),
Charles Bobba(1619-36) et Hercule Berzetti (1657-91) grand bâtisseur.
Lors
des visites pastorales qu'ils doivent accomplir régulièrement dans
les paroisses, outre l'enquête concernant clergé et fidèles, les
évêques inspectent l'église et son mobilier et encouragent les
travaux de rénovation. Dans ce domaine les Instructions pour la
construction et l'ameublement des églises (1577) de saint
Charles Borromée, l'une des grandes figures du Concile de Trente, à
l'usage de son diocèse de Milan, vont devenir une référence
essentielle grâce en particulier aux Jésuites qui assurent la
diffusion. Depuis le choix de la nouvelle église, de préférence
isolée sur une éminence, en passant par la décoration de l'autel
jusqu'aux objets liturgiques, rien n'est omis.
Pour
une large part, les églises de Savoie semblent se conformer à ces
prescriptions témoignant de " l'aggiornamento "
concilaire, lui-même signe d'une profonde mutation des mentalités.
La spiritualité de l'âge baroque marque l'éloignement d'un Dieu
transcendant rendant de plus en plus nécessaire l'intercession des
saints et des anges qui occupent un rang prépondérant dans les
dévotions. L'art en est le fidèle reflet qui accorde la place
d'honneur au centre du retable majeur au patron de la paroisse et
multiplie les représentations d'angelots qui envahissent l'espace
comme au chœur de
l'église de Valloire ou au retable de Champagny-en-Vanoise où l'on
en a dénombré 160 !
Cependant
les directives du Concile rencontrent diverses résistances :
sur le plan politique, les ducs de Savoie font preuve d'indépendance
vis-à-vis de Rome, mais aussi le " peuple
de Dieu "
qui, attaché à de vieilles pratiques maintenant dénoncées par
l'Église, accepte mal de les abandonner et de voir le clergé
prétendre tout contrôler.
Ceci
explique la lente et tardive mise en route des chantiers de
rénovation des églises dans les années 1600.
Les
évêques doivent s'y prendre à plusieurs reprises pour obtenir que
les travaux ordonnés soient exécutés. D'une façon significative
la partie de l'édifice concernée en premier lieu par les
modifications est le chœur.
Au chevet semi-circulaire, souvent roman, est substitué un chevet
plat qui va permettre l'édification du grand retable : ainsi en
1613 à Lanslebourg, l'un des plus anciens exemples ; mais à
Landry il faut attendre 1653 pour réaliser cette première
opération. Puis c'est le reste de l'église qui est peu à peu
reconstruit : parfois les campagnes sont rapides mais souvent le
manque de moyens nécessite de les espacer. La peste de 1630 comme
les occupations étrangères rejetées que subit la Savoie
n'expliquent pas toujours ces interruptions.
L'église
de Termignon présente sans doute un cas exemplaire de cette
succession de campagnes : à l'édifice médiéval à nef unique
ont été accolées quatre chapelles aux XVe et XVIe siècles ;
vers le milieu du XVIIe siècle les deux situées au Nord sont
réunies pour constituer le départ d'un collatéral ; en 1669
l'abside semi-circulaire du chœur
est remplacée par un chevet plat sommé d'une coupole ; en 1674
ce sont les chapelles Sud qui sont réunies pour former à leur tour
un collatéral ; en 1715 la nef jusqu'alors simplement plafonnée
reçoit comme les collatéraux une voûte d'arêtes et en 1717, on
termine par l'adjonction d'un vestibule à l'Ouest, destiné là
abriter l'entrée, nécessité dans un pays où les hivers sont
rudes.
Entre
1650 et 1720 on peut constater que toutes les églises, ou presque,
de Maurienne et de Tarentaise sont en chantier et le nombre modeste
des édifices subsistant des périodes antérieures atteste
aujourd'hui l'ampleur du changement. Un nouveau style d'architecture
sur le modèle des églises romaines fait son apparition. Qu'on
adopte la nef unique ou le plan basical, on utilise systématiquement
la voûte d'arêtes. En Maurienne les nefs s'étirent en longueurs,
les chœurs sont
souvent couronnés d'une coupole ; en Tarentaise se développe
l'église par la recherche d'unité spatiale ; la hauteur des
collatéraux atteint celle de la nef, les piliers sont moins nombreux
afin de ne pas constituer un obstacle à la vue : Aime, Doucy,
Landry, Naves, Séez illustrent ce parti. L'édifice doit être
correctement ajouré : les fenêtres sont ouvertes dans les
parties hautes des murs pour dispenser le plus de lumière possible,
les vitraux colorés étant proscrits.
À
l'extérieur l'église se signale par son clocher (flèche de pierre
en Maurienne, bulbe en Tarentaise) et le portail d'entrée est
souvent le seul élément de décor. Si la façade principale est
parfois ornée d'une peinture murale, l'aspect extérieur contraste
singulièrement par sa simplicité et même sa sévérité avec la
richesse de l'intérieur. La construction est en maçonnerie, la
pierre de taille peu employée : le décor d'architecture est en
stuc, mortier de chaux et de plâtre ou parfois uniquement de plâtre.
Cette technique venue d'Italie est à l'honneur en Maurienne où se
trouvent des carrières de gypse.
Les
pilastres et le fort entablement qui divise en hauteur l'édifice
sont les seuls éléments du décor de l'architecture à l'intérieur
à l'exception de certaines églises de Mauriene (Valloire, Avrieux,
Le Bourget) où de véritables sculptures ornent le chœur.
Aussi
fait-on appel à des artistes pour la plupart originaires de la
Valésia aux confins du Piémont et de la Lombardie, pour exécuter
des peintures murales qui par leurs couleurs et leurs effets de
trompe-l'œil animent les surfaces. La majorité d'entre elles ne
remonte qu'au siècle dernier mais toutes ont été exécutées dans
la tradition des générations précédentes. Sous le décor du XIXe
siècle on a mis à jour à Villargerel un ensemble du XVIIe siècle
comprenant un retable exécuté an trompe-l'œil, avec des couleurs
vives dont la fraîcheur n'a pas été altérée, sur un fond imitant
des tentures au point de Hongrie. Cette peinture murale n'est pas
seulement décorative mais fait place aussi à l'iconographie :
elle représente souvent dans des médaillons, à la voûte, les
grands docteurs de l'Église, les évangélistes et parfois les
prophètes de l'Ancien Testament. Quant à l'abbé Damé, curé
d'Avrieux, il réalise dans les premières années du XVIIe siècle
une véritable illustration du catéchisme de Trente sur les murs de
son église et de ses chapelles.
Les
artistes qui exécutent ces œuvres
constituent de véritables dynasties où l'on se transmet de
génération en génération les savoir-faire et les modèles :
ainsi les ARTARI originaires du Tessin après avoir travaillé au
Piémont, en Val d'Aoste viennent en Tarentaise réaliser les
remarquables trompe-l'œil d'Aime, Doucy ou la Bâthie.
Mais
la pièce maîtresse du décor de l'église, celle autour de laquelle
tout s'ordonne, point d'aboutissement de la perspective de la nef,
c'est le retable. Sa réalisation a parfois coûté aussi cher que la
construction de l'église elle-même. Avec le temps il occupe une
place de plus en plus grande : les modestes supports d'image de
la Renaissance sont remplacés par par les œuvres
toujours plus monumentales qui deviennent de véritables
architectures cependant que la polychromie cède peu à peu la place
à la feuille d'or, qui finit par gagner tout l'espace comme
Termignon. Les grands retables, situés au fond du chœur,
sont conçus à l'image d'un arc de triomphe à trois arches :
dans cette division tripartite le saint patron de la paroisse occupe
la place d'honneur. Le retable du XVIIe siècle apparaît puissant et
structuré ; les colonnes cannelées droites supportent
entablement ; vers le milieu du siècle, elles sont remplacées
par les colonnes torses selon le modèle du baldaquin du Bernin
(1633) à St-Pierre de Rome : Séez ou Valloire en offrent de
beaux exemples. Le tabernacle entièrement doré est un Temple en
réduction surmonté d'un baldaquin pour l'exposition du
St-Sacrement, la présence réelle étant l'une des affirmations
essentielles du Concile de Trente. Au XVIIIe siècle la rigueur de la
composition architecturale s'atténue pour laisser place à des
œuvres plus
foisonnantes comme le retable d'Hauteville-Gondon (1732) où la
" gesticulation "
du baroque atteint son point culminant. Mais ici l'endoctrinement
n'est pas oublié : les quatre grands docteurs saint Ambroise,
saint Augustin, saint Grégoire-le-Grand et saint Jérôme sont les
« colonnes » de l'Église supportant l'entablement ;
le Mystère de l'Incarnation est illustré par la vie du Christ,
celui de la Rédemption par les instruments de la Passion, le
tabernacle proclame la présence réelle et la Trinité domine le
tout. Les retables secondaires composés d'un seul panneau sont
parfois aussi spectaculaires notamment ceux des confréries : à
Hauteville-Gondon et à Doucy (1708) les retables du Rosaire, à
Saint-Bon le retable des âmes du purgatoire (1756).
À
côté des retables il faudrait évoquer les autres éléments du
mobilier de l'église comme la chaire, le confessionnal qui prennent
une importance particulière dans la réforme tridentine.
Ces
œuvres réalisées
sous le contrôle pointilleux du clergé illustrent le savoir-faire
des sculpteurs, peintres, doreurs qui les exécutées. En Maurienne
ils sont tous enfants du pays : la dynastie des Clappier de
Bessans que l'on voit œuvrer
à partir des années 1620, Claude (1606-1684) et Jean Flandin
(1665-1701) de Termignon, Claude et Jean (1654-1734), Simon de
Bramans, Étienne Fodéré, ce dernier travaillant en Tarentaise où
les artistes sont tous " étrangés "
à la vallée. À commencer par François Cuénot, auteur d'un Livre
d'architecture (1659) dans lequel il explique la façon de
tourner une colonne torse, et Jacques Clairant auteur de retables de
Doucy, Champagny et des chaires de Conflans et Beaufort, originaires
tous deux de Franche-Comté. Il y a aussi des Savoyards ; Joseph
Frand, Claude-Antoine Marin, Fodéré, etc... mais la majorité
d'entre eux sont originaires d'Italie du Nord et particulièrement de
la Valésia : Jean-Marie Molino qui travaille à
Notre-Dame-de-la-Vie, Naves saint-Bon etJean-Baptiste Guala (Peisey,
Montgirod), Jacques-Antoine Todesco (Saint-Martin-de-Belleville),
Joseph-Marie Martel (Hauteville-Gondon, les Vernettes)... longue est
la liste.
Pendant
près de deux siècles ils vont réaliser dans chaque vallée des
centaines de retables, richesse et fierté des montagnards.
Avec
les églises il faudrait évoquer les nombreuse chapelles et
oratoires, véritables réseau quadrillant l'espace de chaque
paroisse qui en compte parfois plus de vingt. Ainsi le hameau possède
" son
église "
sur laquelle veillent jalousement les habitants qui apportent une
contribution importante à sa construction, son entretien et sa
décoration.
Organisés
ou non en Confrérie, ils gèrent si bien leur patrimoine avec une
telle volonté d'autonomie que cela n'est pas sans poser de problèmes
avec le curé.
Une
place à part doit être faite aux sanctuaires consacrés à la
Vierge qui sont des lieux de pèlerinage particulièrement
fréquentés. Situés en altitude, ils présentent une architecture
originale à plan centré : Notre-Dame de la Vie à
Saint-Martin-de-Belleville, Notre-Dame des Vernettes à
Peisey-Nancroix, Notre-Dame de Beaurevers à Montaimont...
De
l 'église paroissiale à la chapelle d'alpage en passant par
l'oratoire au bord du chemin, la piété de l'âge baroque a produit
en Savoie une multitude de représentations peintes et sculptées qui
témoignent d'une foi ancrée dans les réalités, parfois dures, du
quotidien. Les forces de la nature doivent être apaisées, domptées
par l'intervention des saints, chacun ayant sa " spécialité ".
L'Église
œuvre lentement à
l'instauration d'un royaume de la conformité en matière de foi mais
" sur le
terrain "
même si la piété est sincère, il lui faut compter avec des
résistances. Le nouvel ordre tridentin ne coïncide pas toujours
avec la vision que les montagnards ont de Dieu et de son Église.
Dominique
Payre, Conservation régionale des monuments historiques
Extrait
de Mon Patrimoine- Les chemins du baroque en Savoie-
Chapelles
et églises des vallées de Maurienne et de Tarentaise
5-7-8
décembre 1991
Notre-Dame des Vernettes, retables
Maître-autel,
sanctuaire Notre-Dame des Vernettes, Peisey-Nancroix
Artistes :
Joseph-Marie Martel
Situation
géographique : sanctuaire
Notre-dame des Vernettes, Peisey-Nancroix
Date :
actes notariés du 4 juin et du
13 octobre 1738, travail sans doute achevé en 1742
Coût :
1530 livres
Position
dans l 'église : maître-autel
placé au fond de l'abside, contre le chevet
Matériaux
et techniques de réalisation :
Bois
sculpté, peint et doré
Les
parties pleines du retable sont peintes en bleu, rouge et vert , les
corniches, frises, guirlandes ou colonnes sont eux de couleur or.
Les
personnages ont le visage, les mains et les cheveux, ainsi que
certaines parties de leurs vêtements, peints de couleurs naturelles,
tandis que le reste de leur tenue est doré.
Sculpture
d'applique, à fond levé et ronde-bosse
Description :
- Architecture
Ce
retable est disposé sur deux registres horizontaux et se compose
verticalement de trois panneaux.
Les
trois parties du niveau principal sont délimitées par quatre
torses.
L'entablement
est interrompu au-dessus de la niche centrale par un premier fronton
curviligne.
Une
balustrade permet d'établir le lien avec le niveau d'attique.
À
cet étage, on retrouve, de taille réduite, les quatre colonnes
torsadées du niveau précédent.
Le
retable est sommé d'un dais qui s'avance à l'aplomb du tabernacle.
- Iconographie
Contrairement
à la majorité des retables de Tarentaise, celui-ci se lit de haut
en bas.
À
l'attique, juste sous le dais soutenu par deux anges, une Crucifixion
en ronde- bosse montre le Christ sur la Croix au pied de laquelle se
tiennent à gauche la Vierge et à droite sainte Marie-Madeleine.
Au
même niveau, deux médaillons représentent l'un le Portement et
l'autre la Descente de la Croix. À droite, à côté du Portement,
un ange tient une échelle, tandis qu'à droite, un autre présente
le Voile de sainte Véronique.
Le
panneau central abrite dans une niche une Piéta. La Vierge tient sur
ces genoux le corps de son Fils, mort sur la Croix. Autour de ce
groupe en ronde-bosse volettent six angelots, deux d'entre eux
portant des instruments de la Passion (celui de gauche tient un
marteau, celui de droite des clous).
Au-dessus
du groupe de la Mère et du Fils, un cartouche en bas-relief montre
une Circoncision.
Le
panneau latéral de gauche abrite une statue de saint Joseph, un lys
à la main, tandis que le panneau de droite montre saint Joachim
tenant le bâton de marche. Tous deux sont identifiés grâce à une
inscription sous leurs pieds.
Deux
cartouches en bas-relief sont disposés sur la prédelle, en-dessous
de chacun des deux saints : à gauche une Fuite en Égypte, à
droite une représentation de Jésus et les docteurs.
Bibliographie :
Berthier,
Béatrice et Bruno, Notre-dame
des Vernettes, France,
1993, pages 6, 18 et 19
Hudry,
Marius, En Tarentaise.
Sur les chemins du baroque,
Bologne, 1999, page 202
Ravier,
André, Notre-dame des
Vernettes,
pages 22, 26, 28 et 30
Martaresche,
Anne, Un patrimoine
savoyard : contribution à l'architecture et à l'iconographie
tarine (XVII° - XVIII° siècles),
Université de Lyon, dactyl., 1997, page 93
Payre,
Dominique (sous la direction de), Savoie
baroque, Bologne, 1998,
page 50
Élise
Charabidzé,
Retables de
Tarentaise XVII° - XVIII° siècles, Mémoire de Maîtrise,
Université
de Paris X – Nanterre, Septembre 2002
page
62
Retable
de saint Jean-Baptiste, sanctuaire Notre-Dame des Vernettes,
Peisey-Nancroix
Artistes :
peut-être Joseph-Marie Martel
Situation
géographique : sanctuaire
Notre-dame des Vernettes, Peisey-Nancroix
Date :
selon l'inscription sur le
retable, l'ensemble daterait de 1747
Coût :
érigé aux frais d'un
particulier, Jean-Baptiste Morel
Position
dans l 'église : autel
secondaire, bas-côté droit
Matériaux
et techniques de réalisation :
Bois
sculpté, peint et doré
Le
fond est peint en bleu, rouge et vert, les cartouches, guirlandes,
corniches et volutes sont dorés.
Les
saints sont peints de couleurs vives, rouges, noir, bleu, rose et
blanc principalement, leurs vêtements sont à certains endroits
rehaussés d'or.
Sculpture
d'applique, à fond levé et ronde-bosse.
Description :
- Architecture
Ce
retable est disposé sur deux niveaux horizontaux et comprend trois
panneaux latéraux.
Le
niveau de soubassement, orné de plusieurs panneaux en bas-relief,
est à ressauts.
Au
premier niveau, de chaque côté du panneau central, une colonne
torse et un pilastre délimitent l'espace réservé aux sculptures
latérales.
Un
entablement et une corniche établissent le lien avec le niveau
d'attique, lui aussi divisé en trois parties et surmonté d'un
dais.
- Iconographie
La
niche du panneau central abrite une statue de saint Jean-Baptiste, la
tête ceinte d'une auréole, vêtu d'une tunique et d'un manteau
drapé sur les épaules, tenant dans la main un phylactère, la main
droite levée. À ses pieds se tient un agneau. Au-dessus du saint,
un petit cartouche doré porte une inscription à la gloire du
donateur, Jean-Baptiste Morel.
Saint
Jean-Baptiste est entouré de deux statues de saintes ; à
gauche, sainte Catherine d'Alexandrie, représentée avec ses
attributs habituels, la palme du martyre et la roue, instrument de
son supplice. À droite se tient sainte Marie- Madeleine,
reconnaissable à ses longs cheveux dénoués et au livre ouvert
surmonté d'un crâne qu'elle tient dans une de ses mains.
Le
panneau latéral de gauche est constitué d'une sculpture en
ronde-bosse de saint Claude du Jura, en tenue épiscopale, coiffé
d'une mitre, la crosse à la main. En pendant du côté droit se
trouve une statue de saint François de Sales, vêtu lui-aussi comme
un évêque, puisqu'il fut celui du diocèse de Genève-Annecy.
Au
milieu du niveau d'attique, un cartouche en haut-relief représente
la décollation de saint Jean-Baptiste.
Le
bourreau brandit la tête du saint qu'il s'apprête à déposer sur
le plateau que lui tend une jeune femme, probablement Salomé.
Deux
statues de saints complètent ce niveau ; à gauche, une Vierge
et l'Enfant, à droite, sainte Élisabeth de Hongrie.
Au
sommet du retable, juste sous le dais, se trouve Dieu le Père, les
bras ouverts, coiffé du triangle trinitaire.
Trois
chérubins surmontent le dais, celui du centre servant de support à
une croix qui clôt la composition.
Bibliographie :
Berthier,
Béatrice et Bruno, Notre-dame
des Vernettes, France,
1993, page 8
Da
Costa, Anne et Fabian, Églises
et retables baroques de Savoie,
Montmélian, 2001, page 36
Ravier,
André, Notre-dame des
Vernettes,
page 32
Martaresche,
Anne, Un patrimoine
savoyard : contribution à l'architecture et à l'iconographie
tarine (XVII° - XVIII° siècles),
Université de Lyon, dactyl., 1997, page 99
Élise
Charabidzé,
Retables de
Tarentaise XVII° - XVIII° siècles, Mémoire de Maîtrise,
Université
de Paris X – Nanterre, Septembre 2002
page
64
Retable
de saint Nicolas, sanctuaire Notre-Dame des Vernettes,
Peisey-Nancroix
Artistes :
peut-être Joseph-Marie Martel
Situation
géographique : sanctuaire
Notre-dame des Vernettes, Peisey-Nancroix
Date :
sans doute élevé vers 1754
Coût :
érigé aux frais d'un
particulier, Nicolas Trésallet
Position
dans l 'église : autel
secondaire, bas-côté gauche
Matériaux
et techniques de réalisation :
Bois
sculpté, peint et doré
Le
fond du retable est peint en bleu et rouge,seuls certains éléments
sont dorés (corniche, cartouches...).
Les
personnages sont peints de couleurs vives, rouge, vert, bleu, rose,
gris et noir, avec des rehauts de dorure pour souligner certaines
parties de leurs habits.
Sculpture
d'applique, à fond levé et ronde-bosse.
Description :
- Architecture
Ce
retable possède deux niveaux d'élévation.
Au-dessus
du soubassement, le premier niveau est divisé en trois parties grâce
à deux colonnes torses.
L'entablement
à ressauts supporte un niveau d'attique, couronné d'un dais.
- Iconographie
Le
panneau central abrite une statue de saint Nicolas, coiffé de sa
mitre épiscopale, la crosse dans la main gauche, la droite levée
dans un geste de bénédiction. À côté de lui est placée une
cuve dans laquelle se tiennent les trois enfants qu'il ressuscita.
Aux
extrémités du retable, au même niveau, deux sculptures sont
disposées sur des piédestaux. À gauche, saint Guérin, moine puis
évêque de Sion, tient une clé dans sa main gauche. Protecteur des
troupeaux, il est reconnaissable outre sa tenue épiscopale à
l'agneau placé à ses pieds. À droite, saint Grat, évêque d'Aoste
au V° siècle, porte la tête de saint Jean-Baptiste dont il est
l'inventeur.
Au
fronton, un buste du Père éternel, coiffé du triangle trinitaire,
les bras écartés, est surmonté d'un cartouche ovale orné d'une
Présentation au temple en bas-relief.
Deux
statues complètent ce niveau d'attique : à gauche, saint
Pierre, les clés dans la main droite et un livre ouvert dans la
main gauche ; à droite, saint Paul, qui tient une épée dans
la main droite.
Bibliographie :
Berthier,
Béatrice et Bruno, Notre-dame
des Vernettes, France,
1993, page 7
Hudry,
Maruis, En Tarentaise sur
les chemins du baroque,
Bologne, 1999, page 203
Ravier,
André, Notre-dame des
Vernettes,
page 32
Martaresche,
Anne, Un patrimoine
savoyard : contribution à l'architecture et à l'iconographie
tarine (XVII° - XVIII° siècles),
Université de Lyon, dactyl., 1997, page 100
Élise
Charabidzé,
Retables de
Tarentaise XVII° - XVIII° siècles, Mémoire de Maîtrise,
Université
de Paris X – Nanterre, Septembre 2002
page
72
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