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Le francoprovençal est une belle langue. Bien que ne la parlant pas , ne la comprenant pas, je reste sensible à sa musicalité lorsque les -trop rares- occasions de l'entendre se présentent. Cette langue, vulgairement surnommée patois, parlée par mes grand-parents, m'a bercée durant mon enfance. C'est pourquoi j'ai envie de la mettre à l'honneur sur ce blog. Je mettrais en ligne petit à petit les textes qu'écrivit mon grand-père Donat et que vous connaissez déjà pour les avoir lu en français.
Histoires maintes fois racontées et publiées dans la Revue Dava Rossan-na en français et en patois sous le nom d'auteur Dona Revène – Le Marmotïn – Moulïn - Péjèy

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lundi 24 janvier 2011

Donat, ses écrits!


Peisey et ses origines:

La vallée de Peisey est une ancienne vallée glacière dite en U par sa forme. Son accès a toujours été difficile depuis Landry. Il n'y avait qu'un sentier de largeur moyenne (de 1 à 2 m) appelé le " le Grand Raccourci ". La route actuelle date de 1900 et elle a été élargie à deux reprises. Plus tard fut construite celle de Peisey à Nancroix et enfin,en 1972, celle de Nancroix à Rosuel.
Primitivement la vallée était habitée par les Ceutrons, population locale d'origine celtique puis vinrent se mélanger les Burgondes et même les Sarasins (GONTHARET et RICHERMOZ).
Le christianisme est apparu en Tarentaise vers le 5ème siècle et la paroisse de Peisey a bénéficié de dons de Charlemagne comme sa voisine vers 810.
Peisey et Nancroix sont deux villages distincts. Mais le nom de Nancroix a été rajouté du temps où le maire y habitait. Ce lieu était déjà connu pour son tourisme d'été, car il était idéal comme point de départ des promenades. Pour faire de la publicité, le maire décida d'accoler les deux noms.
Le mot Peisey vient du latin " Pesetum " qui veut dire " sapin rouge ". Il est certain qu'autrefois, la différence n'avait pas été faite, de façon correcte, entre l'épicéa (= le sapin) et le mélèze. Les deux mots étaient englobées dans le même ensemble, dans l'esprit des gens de cette époque. Comme le mélèze est un bois rouge à l'intérieur (contrairement au sapin qui est un bois complètement blanc) et qu'à Peisey, il est très répandu, cette appélation est donc celle-ci.

Le mot Nancroix signifie " petit nan "(Nancruet). Le nan est un ruisseau. Ici, il s'agit du Poncet qui descend entre l'Aiguille Rousse et l'Aiguille Grive, il traverse le village.

L'école et les jeux:

Pour la plupart des enfants, l'année scolaire débutait après la Toussaint et se terminait fin Mai. Lorsque que les parents étaient dans les montagnettes avec le bétail (de Juin à octobre), c'était trop loin. Pas de vacances en Février mais cinq jours de classe par semaine et pas de sport. Pas de maternelle non plus, l'école débutait à sept ans. Après le Certificat d'Etudes (11 ou 12 ans) c'était fini. Rares étaient ceux que les parents pouvaient envoyer en pension au Collège.
A l'école les jeux étaient le jeux de billes, le chat perché et la toquette. Dans les villages, c'était le jeu de cache-cache. A la maison, pour tout le monde, il y avait le jeu de cartes, le jeu de dames, les dominos, le nain jaune et parfois la " moura " (jeu du Val d'Aoste). En hiver sur la route et dans les ruelles, c'était la luge.

Le tourisme à Peisey avant 1920:

Vers la fin du siècle dernier la vallée avait attiré des gens fortunés de Chambéry et de Lyon qui venaient en diligence jusqu'à Bellentre et que des jeunes de Peisey allaient chercher à dos de mulet pour les monter dans les alpages vers le lac de la Plagne et le col du Palet.
Un refuge était ouvert à Nancroix chez SILVIN Claude pour les recevoir. Ce refuge devint plus tard, vers 1930, l'hôtel du " Chamois fidèle ". L'alpinisme débuta vers 1861. Le Mont Pourri fut escaladé par le glacier par un anglais Winper accompagné par un guide local CROZ. En 1873 un Peiserot POCCARD Joseph l'escalada par le rocher côté sud. Cette voie fut appelée " chemin Poccard "; elle n'est plus utilisée. Le premier guide fut Jean ROUX; il y eut ensuite Gaspard BURATTI, Francis TRESALLET, André RICHERMOZ et Maurice COUTIN.

Le tourisme à Peisey depuis 1920:

Après la Grande guerre plusieurs peiserots transformèrent leurs maisons d'agriculteurs en petits hôtels qu'ils agrandirent après 1930 lorsque le ski commença. L'arrivée du train à Bourg-Saint-Maurice en 1913 favorisa la clientèle aisée de Paris. Les émigrés de Peisey à Paris spécialisés dans le bronze d'art en faisaient la publicité. Puis fut crée un Syndicat d'Initiative pour faire connaître notre vallée.
Vers 1930 des prêtres de l'Ain achetèrent des chalets d'alpage aux Lanches et à Rosuel et amenèrent des groupes de jeunes et des scouts. Ce fut le début de la clientèle populaire. Plus tard fut construite la première Maison Familiale appelée " le Bon Air ". En 1932 par une délibération du Conseil Munucipal le nom de Nancroix fut ajouté à celui de Peisey dans un but de publicité touristique comme Bourg-St-Maurice-les Arcs ou Aime-la Plagne.
En 1936 des moniteurs de ski autrichiens vinrent former des jeunes de Peisey comme moniteurs. Chaque année en février le concours de ski local était une grande fête (ski, saut,luge,bob, théâtre).
Le développement du ski déclencha le besoin de remontées mécaniques. En 1948, un hôtelier de Peisey fit construire le premier téléski-télésiège pour relier le village de Peisey à 1300 m au domaine skiable de Plan-Peisey à 1700 m. Plus tard, il construisit un téléski dans la forêt jusqu'à 1850 m ce qui permit à un autre hôtelier de Peisey de construire aux Michailles sur Landry à 1650 m un hôtel de taille moyenne appelé " le Mont-Blanc ". Ces remontées mécaniques fonctionnèrent jusqu'en 1963. A cette date, la commune prit les choses en main sous la forme d'une Régie Municipale. Le projet de la station de Plan-Peisey démarra la même année que la Régie. Ce furent d'abord des chalets individuels puis deux immeubles: l'un collectif, l'autre individuel. Puis vint le centre commercial et plusieurs autres immeubles. Enfin vers 1972 fut construit un hôtel " la Vanoise ".
Un autre secteur, celui du village de Baudet, fut crée plus tard et permit un rapprochement avec la station de Vallandry qui démarrait. Les deux stations sont maintenant associées, l'école de ski et l'office de tourisme sont communs. Les remontées mécaniques sont gérées par la STAG (Société des remontées Mécaniques de l'Aiguille Grive). Le Vanoise Express entre Plan-Peisey et Montchavin permet la liaison entre les Arcs et La Plagne( domaine du Paradiski).


L'agriculture avant le remembrement de 1970:

Depuis toujours c'était une agriculture de subsistance. Elle était complétée par une activité artisanale importante (travail du bois, du fer, du cuir, de la pierre et de 1730 à 1860 les mines de plomb-argentifère). A partir de 1942, il y eut les mines de charbon.
La culture du seigle et de la pomme de terre était importante. L'élevage des bovins et la production de lait étaient suffisantes pour la nourriture (lait, beurre, fromage et sérac). La vente des bovins (veaux gras, vaches) apportait de l'argent frais pour les achats courants. Comme légumes dans le jardin, on cultivait les fèves, les haricots, les raves, les carottes, les petits pois et les poireaux. Il y avait quelques pruniers, les framboises et les myrtilles poussaient beaucoup dans les bois.
Chaque famille engraissait des cochons pour la viande. A signaler que l'été, on gardait des chèvres pour avoir du lait frais. Les produits de la chasse (chamois, marmottes, lièvres) complétaient parfois le menu ordinaire.
Pendant les 6 mois que durait la mauvaise saison (de novembre à fin avril) chaque village vivait un peu sur lui-même et les familles avaient des relations de vie commune importantes. D'abord la fromagerie (la fruitière) où on se retrouvait matin et soir, puis les veillées très fréquentes le soir et même l'après-midi. Les nouvelles circulaient bien. La gaieté était de mise grâce aux chansons, à l'harmonica et aux farces (plaisanteries).

La vie agricole avant le remembrement de 1970:

La vie des agriculteurs de montagne autrefois est caractérisée par de nombreux changements de domicile au cours de la belle saison(de fin Mai à Décembre). De Noël à Mai, c'est au village principal que gens et bêtes séjournent( les bêtes sont à l'étable). Fin Mai avec le troupeau, nous montons dans les montagnettes pour les pâturages de printemps. Fin Juin, les bêtes partent en alpage pour trois mois; nous, nous redescendons au village pour faire les foins. Fin Juillet, nous coupons le seigle et remontons dans les montagnettes pour y faire les foins. Vers la fin Août, nous redescendons au village pour faire les refoins (regains), arracher les pommes de terre, faire la feuille pour les chèvre et débarrasser le fumier du creux de culture. Fin septembre, lorsque le bétail revient d'alpage, nous remontons dans les montagnettes pour les pâturages d'automne. Fin octobre, nous redescendons, soit au village, soit dans d'autres montagnettes bien exposées au soleil ou nous emmagasinons le foin pour y rester jusque vers Noël. Donc 6 ou 7 " tramages"  (changement de domicile).
Depuis 1980 grâce au remembrement et aux facilités de déplacement (voitures, tracteurs), plusieurs gros agriculteurs se contentent de deux ou trois tramages.

Les travaux agricoles:

Il y avait plusieurs travaux importants:
les labours et les semailles surtout au printemps,
les foins et les regains de fin juin à fin septembre,
la moisson du seigle et de l'orge en août puis battage au fléau en décembre,
la récolte des pommes de terre en septembre et octobre,
l'épandage du fumier et enfin l'exploitation du bois en forêt communale et dans les bois privés pour le chauffage.
Pour le labour, c'était surtout les mulets qui tiraient la charrue et parfois on les accouplait.
Au début, la charrue n'avait qu'un soc puis vint la charrue à deux socs réversibles ( la brabanette).
Pour les semailles, c'était le seigle à l'automne et au printemps, c'était l'orge, l'avoine et les pommes de terre. Le fauchage des foins se faisait tout à la faux et surtout de bon matin jusqu'à l'arrivée du soleil. Les premières moto faucheuses apparurent vers 1950; ce fut un événement. Le ramassage du foin sec se faisait en bottes rondes appelées " barillons ". Une fois rentrées à la grange, on les ouvrait et on étalait le foin en couches successives puis on le salait pour la conservation. S'il n'était pas assez sec, on le montait au séchoir (le solan) quelques jours. La moisson se faisait aussi à la faux et les gerbes étaient assemblées par quatre pour qu'elles sèchent debout dans le champ. Le battage se faisait au fléau par deux personnes en même temps. L'arrachage des pommes de terre se faisait soit à la pioche seule, soit à la charrue. Le transport du fumier se faisait soit au tombereau sur les terrains plats, soit à dos de mulet dans un sac double appelé "batsoulè " pour les terrains pentus et quelquefois l'hiver en traîneau à neige.
L'exploitation du bois de chauffage et bois pour faire des planches se faisait à la hache et à la grande scie double appelée " leuva ". L'apparition de la tronçonneuse fut aussi un soulagement.


L'habillement:

Pour les hommes, les vestes étaient fréquemment en drap de Séez ainsi que les pantalons. Plus tard vint le velours côtelé. Il y avait aussi une veste en moleskine bleue ou noire, c'était le " telïn). Les bas étaient en laine tricotée à la main, les chaussettes en coton arrivèrent plus tard. Les chemises étaient parfois en toile écrue. Le béret et le chapeau étaient la coiffure habituelle. Pour l'hiver, il y avait le bonnet en laine et le passe-montagne, la casquette était rare.
Pour les femmes, il y avait d'abord la grande robe noire en draperie recouverte d'un tablier légèrement coloré. Puis vint la blouse de différentes couleurs. Le corsage en lainage s'appelait le caraco.Sur la tête à l'arrière, les longs cheveux étaient enroulés dans une tresse appelée " la couèche ". Sur la tête et le front était posée " la frontière " à trois pointes garnie de beaux rubans. Le costume de fête comprenait en plus sur le buste " le plastron et la modestie " et sur la couèche étaient fixées les " cordettes". Pour couvrir les épaules et le dos était fixé un grand châle brodé de beaux dessins.


L'alimentation quotidienne:

Le pain quotidien était le pain de seigle cultivé au pays et cuit dans le four communal. Le pain de froment (appelé couronne à cause de sa forme) était le gâteau des dimanches et des jours de fêtes. La pomme de terre était présente sous différentes formes presque tous les jours. Avant l'arrivée du café, la soupe de légumes était là matin et soir. Il y avait dedans des pommes de terre, des carottes, des raves, des fèves de la viande ou du lard.
Les fromages ( tomme ou gruyère) étaient consommés presque tous les jours car comme disait un ancien: " le fromage est l'acier de l'homme ". Le sérac, sous produit du sérum du lait, était apprécié surtout à l'automne avec les pommes de terre nouvelles. Un plat courant, c'était la polenta surtout en alpage.
Les bugnes (ou bougnettes) sous différentes formes (tendres ou sèches) étaient et sont encore un régal. Enfin, un gâteau spécial du pays, cuit au moulin par le boulanger de l'époque, était fabriqué à chaque grande fête religieuse. Il contenait de la farine, des oeufs, du beurre, de l'anis ou du safran et pesait environ 800 grammes. On l'appelait la " crèchène ".

Les fêtes religieuses:

A Noël et à Pâques, c'est la messe de minuit qui est la plus animée et suivie. A Noël, elle est précédée d'une veillée en famille ou entre voisins. Le tirage des Rois début janvier a souvent lieu par village ou par quartier.
Pendant la messe de minuit de Pâques, une équipe de jeunes du pays allait récupérer beaucoup d'engins agricoles restés hors des maisons: tombereaux, charrettes,échelles,civières, brouettes, planchers des veaux. Ils les transportaient sur la place du village. C'était une véritable exposition agricole. Les jours suivants les propriétaires allaient les récupérer dans la bonne humeur.
Le 16 juillet, c'était le grand pèlerinage de la Haute-Tarentaise (les deux cantons de Aime et Bourg-St-Maurice) à Notre-Dame des Vernettes. Certains y venaient à pied des communes voisines. On buvait, on se lavait les mains et le visage à la source miraculeuse. Après la grand messe et la procession à la petite chapelle, c'était le grand pique-nique en commun dans la cour ou autour de la chapelle. L'évêque ou son délégué venait présider cette fête.
Le 15 août pour la grand-messe et la procession à la Croix de Marmarin. Les femmes et les jeunes filles sortaient leurs beaux costumes de tarines (les frontières). En 1947 eut lieu l'élection de la Reine de Peisey et ses deux demoiselles d'honneur. Le choix était fait par un jury qui jugeait d'après la qualité du costume et la façon de le porter. Son règne dura cinquante ans; maintenant elle est renouvelée chaque année.

Les fêtes civiles:

Le passage d'une année sur l'autre (le 31 décembre) était toujours fêté par le bal des conscrits: c'est-à-dire les jeunes qui allaient avoir 20 ans au 1er janvier. La semaine précédente, il fallait porter la cocarde à leurs conscrites, chez elles, à la veillée. Selon le nombre de consrites, c'était plusieurs soirées de gaieté. Dès la matinée du 1er de l'an après le bal de la veille, les conscrits parcourraient les villages avec le drapeau en battant du tambour. C'était l'occasion de leur payer à boire, parfois à manger.
Le Mardi-Gras était la fête des Masques. Bien camouflés sous leur déguisement, les jeunes allaient de maison en maison en faisant du tapage pour faire peur aux gosses, avec bâtons et fouets. Ils demandaient un peu d'argent pour faire la fête le soir, des oeufs et du chocolat étaient les bienvenus pour cela.
Le 24 juin avaient lieu les feux de joie de la Saint-Jean (les zébés) qui marquaient le début de l'été. Il fallait aller couper des petits mélèzes dans les terrains communaux, les jours précédents. Ce jour là, on les dressait côte à côte en pointu sur une botte de paille au milieu du village des Lanches. A la tombée de la nuit, on y mettait le feu et le bal pouvait commencer autour du feu au son de l'accordéon.
Le jour du concours de ski local en février (concours de ski de fond, de luge, de bob,et de saut) et après la distribution des prix à tous les concurrents, il y avait parfois un petit théâtre et pour finir un grand bal.

Les mines:

Dans la vallée de Peisey, il y a eu deux sortes de mines.
D'abord, il y eu le filon de plomb-argentifère découvert vers 1720. L'exploitation fut importante de 1800 jusque vers 1860. Napoléon y créa " l'Ecole Pratique des Mines de France ". IL en reste un grand bâtiment au bout d'une allée de mélèze. On l'appelle " le Palais des Mines ". Des visites guidées ont lieu à la saison d'été. C'est le même filon que celui de la Plagne à Macôt.
Au milieu du XIXe siècle, quand l'agriculteur et l'élevage ne suffisaient pas, et pour subvenir à leurs besoins, les Peiserots, soit immigraient à Paris, soit " vendaient " leurs bras pour l'exploitation des mines. Ce fut une entreprise très prospère (puisqu'elle dura plus de deux siècles), et l'espoir d'une vie économique meilleure.
Malgré l'isolement du village, les ouvriers y venaient de toutes parts pour renflouer leurs maigres revenus. L'accès à Peisey (par Landry) se trouvait très hardu et n'était possible que grâce à des chevaux habitués aux chemins escarpés et très longs de la montagne. Pendant leur périodes de travail, les ouvriers vivaient repliés sur eux-mêmes: aucune communication n'était possible avec les autres bourgs.
L'extraction du minerai signifait un effort de longue haleine. Une dure formation devait être suivie et de ce fait, on ne commençait pas avant la trentaine. A la " retraite " forcée (cinquante ans), les mineurs pouvaient espérer une embauche à la fonderie de Conflans.
Ces ouvriers de la fosse forçait le respect de la part des autres travailleurs car la mine ne leur donnait que difficultés et dangers à surmonter.
L'exploitation était menée de façon grossière. Dès qu'un filon s'amanuisait, on fermait la galerie pour en amorcer un autre plus riche.
L'horreur du gouffre se traduisait par l'humidité constante et les explosions inattendues. Il n'était pas rare de rencontrer des hommes aveugles et mutilés. Les pieds dans l'eau, la première équipe commençait à quatre heures du matin jusqu'à midi, puis une deuxième équipe les relayait pour finir à huit heures du soir.
En moyenne, sur 900 kilos de matière abattue, seulement 170 correspondaient à l'attente des connaisseurs: c'est-à-dire le plomb.
Dehors, on déchargeait les chariots, concassait les blocs de minerai avec des masses. Femmes et enfants triaient les débris, sous le froid de l'hiver (" saison " du travail aux mines) dont la rigueur des températures étaient telle qu'elle gelait le torrent et stoppait les boccards. Souvent, les matériaux sortis attendaient l'été pour se faire traiter.
On y employait aussi des enfants pour de petits services, même au fond des galeries, surtout pour les habituer aux dangers et donc en faire plus tard d'habiles mineurs " sans peur et sans reproche ".
Le travail était dur et mal payé. Mais à part quelques soubresauts de mécontentement, il n'y eu pas de véritables grèves.
On ne recourait pas non plus au licenciement car on savait l'importance de cet emploi pour ces hommes.
Ils étaient courageux et travailleurs, s'efforçant d'améliorer leur vie sociale; ils étaient l'exemple d'un espoir économique dans la vallée.

Ensuite, les mines de charbon (anthracite) exploitées du côté gauche de la vallée au lieu-dit " la Corbassière " en aval du Chanton pendant le 19ème siècle et au début du 20ème siècle , puis les mines du Villaret sous le chef-lieu de Peisey depuis 1940 jusqu'en 1970.

Le Parc National de la Vanoise:

Il fut crée en 1963 dans le but de protéger les animaux sauvages de la montagne ainsi que les plantes et fleurs rares. Nous avions déjà le chamois et la marmotte, on y ramena des mouflons (une douzaine) mais ils n'y restèrent pas et allèrent à Champagny et y restèrent. Les plantes protégées sont l'edelweiss, le lys martagon, le génépi, etc.
Après le remembrement en 1971, fut construite depuis le pont Baudin, la route d'accès au Parc. Elle fut suivie du refuge de Rosuel. Ce fut la première porte du Parc. Sur le territoire de Peisey, 2000 hectares d'alpages font partie du Parc National de la Vanoise. La création de ce parc ne gena en rien l'exploitation des alpages de génisses mais le sentier d'accès est peu entretenu malgré le grand nombre de touriste qui le fréquentent. A signaler deux refuges bien entretenus, celui du Mont-Pourri et celui d'Entre-Lac au bord du lac de la Plagne.

Le Patois de Peisey:
 Ou encore: le patouè dè Pèjey.

Il semble qu'il soit un peu unique puisque la graphie de Conflans n'a pas pu retranscrire deux sons. Ce qui est assez incroyable, c'est que le même langage est utilisé de l'autre côté de la frontière: à Val Tournanche, au pied du Cervin, dans le Val d'Aoste (Italie).
La graphie de Conflans permet de lire et écrire les parlers franco-provençaux tout en respectant les particularités de chaque région. Il s'agit d'une écriture phonétique exposée dans les cahiers de Conflans en 1983.
Elle suit certains principes:
Utiliser le plus possible les conventions graphiques du français pour ne pas dérouter les lecteurs.
N'écrire que les sons qui se prononcent.
Adopter des conventions claires et commodes pour rendre possible deux choses qui peuvent paraître contradictoires: la lecteure courante et la reconnaissance précise des sons.
Ecrire la forme patoise telle qu'elle est dans la commune de celui qui parle ou écrit. La graphie doit, comme le discours parlé, permettre de situer le patois à l'intérieur de la Savoie.
Trouver des signes qui existenr sur le clavier des machines à écrire ou ordinateurs.











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