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Le francoprovençal est une belle langue. Bien que ne la parlant pas , ne la comprenant pas, je reste sensible à sa musicalité lorsque les -trop rares- occasions de l'entendre se présentent. Cette langue, vulgairement surnommée patois, parlée par mes grand-parents, m'a bercée durant mon enfance. C'est pourquoi j'ai envie de la mettre à l'honneur sur ce blog. Je mettrais en ligne petit à petit les textes qu'écrivit mon grand-père Donat et que vous connaissez déjà pour les avoir lu en français.
Histoires maintes fois racontées et publiées dans la Revue Dava Rossan-na en français et en patois sous le nom d'auteur Dona Revène – Le Marmotïn – Moulïn - Péjèy

Retrouvez-les dans les archives 2015-décembre

mercredi 7 octobre 2015

Église paroissiale de la Sainte Trinité, Peisey-nancroix


L'église paroissiale de Peisey-Nancroix, dédiée à la Sainte Trinité, a été construite en 1685-1687, sur l'emplacement d'un édifice plus ancien. Le clocher fut édifié en 1699. L'église et le cimetière qui l'entoure son inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1972.

Comme l'attestent les archives, l'église de Peisey-Nancroix fut remaniée à plusieurs reprises avant que sa reconstruction ne soit décidée en 1685 afin de doter la paroisse d'un sanctuaire suffisamment grand. Les maîtres d'œuvre vont se succéder jusqu'à son achèvement par le clocher en 1699, où interviennent trois maçons de la Valsésia.

L 'édifice offre à l'extérieur l'apparence sobre et massive des églises-halles de la Tarentaise où seuls le haut clocher et le portail singularisent l'édifice. Autour, le cimetière et les quatorze oratoires du chemin de croix, modeste rappel des Sacromonti du Nord de l'Italie.

L'intérieur offre un volume ample à l'image des églises-halles. Les voûtes de la nef sont décorées de peintures murales avec des médaillons où l'on reconnaît la Vierge, saint François de Sales, saint Joseph... Mais la richesse de cette église sont les sept retables édifiés à la fin du XVIIème siècle et au début du suivant.

Dans le collatéral situé à droite en entrant on remarque le retable du Rosaire (toile de 1690), le retable de saint Antoine, oeuvre de Fodéré. Dans le collatéral de gauche on trouve le retable du saint Suaire avec bas-relief où trois évêques présentent la précieuse relique, le retable des âmes du Purgatoire et celui de saint Joseph (Fodéré 1692). Mais c'est le retable de l'autel-majeur qui est la pièce maîtresse de l'église. Réalisé par Jacques Todesco et Jean-Baptiste Gullaz en 1770 il présente une structure complexe. À la division tripartite habituelle des retables majeurs, de la profondeur a été donnée par une série de décrochements de l'entablement créant au centre une sorte de baldaquin supporté par les anges cariatides.

Au-dessus du tabernacle monumental magnifiant la présence réelle se trouve représentée la trinité, de part et d'autre les statues de saint Pierre (là droite) et saint Paul (là gauche) et au-dessus saint Jean-Baptise et sainte Capitainerie Alexandrie.

Avec ce riche mobilier il faut mentionner les stalles, les fonts baptismaux et l'orgue de facture italienne.


Les travaux de restauration intérieure de l'égrise, menés en deux tranches entre septembre 1990 et novembre 1992, ont consisté :

  • à restaurer la totalité du décor peint de la nef et du chœur,
  • à remplacer les fenêtres métalliques des années 1930 par des vitraux incolores là bornes, dans l'esprit des vitraux du XVIIème siècle,
  • à refaire l'installation électrique et l'éclairage intérieur de l'égrise.

Le petit orgue de facture italienne ai été restauré parallèlement là ces travaux. (instrument classé MH)

En ce qui concerne plus particulièrement le décor peint, la nef ne possédait qu'une seule couche de décor, de facture assez classique, exécutée là la fin du XIXème siècle par-dessus le badigeon de chaux d'origine. C'est ce décor unique, très endommagé par les fuites de toiture, les mouvements de structure et les restaurations maladroites qui ai été nettoyé et restauré durant l'automne et l'hiver 1990-1991.


Dans le chœur de l'égrise, le problème était plus complexe : un décor peint de extrême fin du siècle dernier recouvrait le décor d'origine du chœur, mis en place juste après la construction de l'égrise, autour des années 1700. Ce décor original avait été repéré par une série de sondages préliminaires, réalisés en 1989 ; il avait alors été décidé de le dégager, car il s'agit d'un exemple assez rare de décor du XVIIème siècle en Savoie, la plupart des décors peints de cette époque ayant été soit complètement détruits, soit recouverts par un décor plus " à la mode " au cours du XIXème siècle. Ce dégagement impliquait bien évidemment le sacrifice du décor de la fin du XIXème siècle, assez banal et très endommagé par l'intervention malheureuse et récente d'un restaurateur amateur. La couche d'enduit la plus récente et son décor ont donc été supprimés, et le décor XVIIème a été remis à jour : ce dernier était en place à 80 % sur les murs et à 10 % sur la voûte, où les éléments subsistants permettaient de restituer les parties marquantes sans la moindre incertitude. Le travail envisagé a donc consisté :

  • à reboucher systématiquement, au mortier de chaux, toutes les traces de piquetage du XIXème siècle. Les zones d'enduit manquantes ou trop dégradées ont été refaites au mortier de chaux, et l'ensemble du décor conservé a été nettoyé à l'aide des solvants appropriés, et protégé par un fixateur,
  • à exécuter, dans un deuxième temps (automne 1992), la restauration proprement dite du décor : tous les accidents de la couche picturale ont été repris dans le tondu fond à l'aide de teintes acryliques, et l'ensemble du décor peint des murs a donc retrouver son aspect initial, sans traces de piquetage qui rendaient la lecture difficile. Les parties manquantes du décor de la voûte ont été recomposées, à partir des éléments encore en place. Le chœur de l'église de Peisey a ainsi retrouvé une présentation très proche de celle qui avait été imaginée par les artistes du XVIIème siècle.


Le grand retable de la Trinité, exécuté en 1700 par deux sculpteurs du Valsésia, Jacques Antoine Todesco et Pierre Gualaz, a été débarrassé des repeints maladroits qui en défiguraient la polychromie, en l'attente d'une restauration plus complète.

Les travaux ont été exécutés sous la direction de l'architecte en chef des Monuments historiques, par les ateliers VALSESIA (décor peint), DE PIREY (vitraux), et l'entreprise ALPES-CONFORT (électricité-éclairage).



Extrait de Mon Patrimoine- Les chemins du baroque en Savoie-
Chapelles et églises des vallées de Maurienne et de Tarentaise
5-7-8 décembre 1991


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