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Le francoprovençal est une belle langue. Bien que ne la parlant pas , ne la comprenant pas, je reste sensible à sa musicalité lorsque les -trop rares- occasions de l'entendre se présentent. Cette langue, vulgairement surnommée patois, parlée par mes grand-parents, m'a bercée durant mon enfance. C'est pourquoi j'ai envie de la mettre à l'honneur sur ce blog. Je mettrais en ligne petit à petit les textes qu'écrivit mon grand-père Donat et que vous connaissez déjà pour les avoir lu en français.
Histoires maintes fois racontées et publiées dans la Revue Dava Rossan-na en français et en patois sous le nom d'auteur Dona Revène – Le Marmotïn – Moulïn - Péjèy

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lundi 17 décembre 2012

Trois jeunes ambassadeurs dans la commune

Roscanvel Jumelage

Voilà dix ans, Laurent Silvin, 20 ans, maintenant ouvrier d'entretien à la maison familiale de Peisey-Nancroix venait dans la commune pour la première fois à l'occasion des échanges scolaires, accompagné du directeur de l'école, son instituteur en classe de CM2, maire de Peisey-Nancroix à l'époque. Deux ans plus tard, ses deux soeurs, en classe de CM2 également, Myriam et Anne-laure lui emboîtaient le pas et se rendaient également dans la commune. Ceci fut pout tous les trois l'occasion de découvrir la presqu'île. Cinq ans plus tard, ils revenaient avec leurs parents à l'occasion des cinq ans de jumelage entre Peisey-Nancroix et la commune.
Leurs parents ont participé aux festivités du dixième anniversaire au début du mois. Myriam et Anne-laure, les deux jumelles âgées de dix-huit ans toutes deux animatrices et leur frère laurent travaillent dans le même établissement, et profitant de leurs congés annuels, ont séjourné plus d'une semaine dans la commune, ils doivent en effet partir aujourd'hui lundi. Ils étaient hébergés à la maison de la paroisse, « les Genêts », rue de Peisey-Nancroix. Au cours de leur séjour, ils ont pu parfaire leur connaissance de la presqu'île guidés par les jeunes de la commune et reprendre contact avec leurs connaissances, l'école et leurs familles d'accueil. Amoureux de la Tarentaise, ils veulent la faire connaître aux habitants de la presqu'île et ont envoyé des dépliants touristiques dans leurs bagages dans ce but mais leur sourire et leur gentillesse n'est-il pas le meilleur ambassadeur de Peisey-Nancroix ?

Ouest-France, juin 1986

Carte postale

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Chère petite Lorette

Voici le joli village de Roscanvel où les petits Peiserots seront dorénavant comme chez eux à présent. Tu pourras venir ici avec Myriam et tes petites camarades quand tu auras 10 ans pour apprendre à nager et faire du bateau à voile.
Maman, papa et mémée nous t'envoyons des grosses bises ainsi (qu'à toi Odette et encore merci pour nous avoir permis de venir).
A bientôt bien des choses à vous raconter,
Edouard et Janine.

Mlle Anne-laure Silvin
chez Mr et Mme P J-L
Peisey-Nancroix
73210 Aime

Carte postale postée à Roscanvel le 7 septembre 1977

Classes de mer et de montagne

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21 élèves de Peisey-Nancroix
en classe de mer à Roscanvel

Roscanvel a réalisé un jumelage en septembre 1976 avec Peisey-Nancroix (savoie) pour permettre l'échange de classes de neige et de classes de mer.
Les jeunes Roscanvélistes ont durant le mois de janvier bénéficier de cette classe de neige.
L'échange se concrétise actuellement.
En effet, 21 élèves accompagnés de leur instituteur et de deux accompagnatrices sont arrivés à Roscanvel, tard dans la nuit de vendredi à samedi.

Ils resteront parmi nous jusqu'au dimanche 19 juin.
Les enfants de Peisey sont hébergés dans les familles roscanvélistes et s'intégreront à la vie de la commune durant ces deux semaines.
Leur programme sera essentiellement axé sur la mer. Pour bénéficier au mieux de cette découverte, un éducateur en milieu marin dirigera pendant ces quinze jours leurs activités : voile sur optimist, découverte du milieu marin, visite d'un chantier nautique, etc …

Ouest-France juin 1977


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Peisey-Nancroix
Classe de mer pour dix-huit Peiserots

Accompagné de Mmes Bernadette Flandin, directrice de l'école, Colette Garambois, Suzanne Marchand-Maillet, parents d'élèves, dix-huit jeunes Peiserots sont arrivés à Roscanvel le 1er juin. Le comité de jumelage de Roscanvel a mis à leur disposition un éducateur en milieu marin, Serge Moulinec du Relecq-Kerhuon et font de la voile avec les bateaux du C.N.B.R. Une sortie a été effectuée à Concarneau le 7 juin et le 14 juin Peiserots et Roscanvélistes s'affronteront sur un terrain de football.

Le Dauphiné Libéré, juin 1985


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Peisey-Nancroix
Classe de neige pour quinze petits Bretons

Depuis huit années, la station savoyarde est jumelée avec la commune de Roscanvel (Finistère) située dans la rade de Brest. Si, durant le mois de juin, les jeunes Peiserots prennent la direction de l'océan, le mois de janvier voit arriver les écoliers roscanvelistes accompagnés de leur instituteur qui, après leur avoir fait la classe le matin les remet entre les mains de l'école de ski et les parents d'élèves qui leur font découvrir les plaisirs de la neige.

Le Dauphiné Libéré, janvier 1985





Le 10ème anniversaire du jumelage entre Peisey-Nancroix et Roscanvel

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Roscanvel Jumelage
Demain début des festivités

Une bonne partie des dix-sept Peiserots qui séjournent dans la commune à l'occasion du dixième anniversaire du jumelage est déjà arrivée aujourd'hui mercredi. Demain jeudi 1er mai, à 10 h, l'abbé Roué célèbrera une messe. Puis ce seront des danses bretonnes et savoyardes qui animeront la cour de la mairie. A midi, le maire, Mr Marcel Faure, et les présidents des comités de jumelages de Peisey-Nancroix et Roscanvel discoureront puis signeront la charte du jumelage.

A l'issue de cette cérémonie sera servi un vin d'honneur offert par la municipalité.

Après le déjeuner dans les familles d'accueil, les Peiserots et leurs accompagnateurs visiteront la commune et ses environs en bateau.Un buffet campagnard clurera cette journée pour le moins chargée.

Ouest-France, le 3 mai 1986



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Roscanvel
Les cérémonies du 10ème
anniversaire du jumelage

En 1976, à l'initiative d'un groupe de parents d'élèves soucieux de voir leurs enfants fréquenter classes de mer et classes de neige, un comité de jumelage fut créé à Roscanvel et à Peisey-Nancroix (Savoie).

L'époque des pionniers, Jean-Yves tréguer, Francis Mazé, Pierre Guillou, Mr Cuotin, alors maire et instituteur peiserot, est déjà lointaine. Cependant, près de 400 enfants, dont les premiers sont maintenant adultes, ont bénéficié de cet échange et ont découvert, les uns la montagne, les autres l'océan.

Jeudi, se situait le point fort des trois journées du 10 ème anniversaire, commencée par une grande messe célébrée par Mr roué, curé de Roscanvel. A l'issue, une nombreuse affluence composée de Roscanvélistes et de leurs hôtes peiserots, se rassemblèrent autour du podium dressé devant la mairie pour un spectacle de danses provinciales.

Polkas et gavottes

Aux polkas, gigues et danses savoyardes exécutées, par les alpins en costumes locaux, succédèrent de nombreuses gavottes, laridé, an-dro, danses du patrimoine breton, par une trentaine d'éxécutants des sections de danses bretonnes de l'Amicale laïque, des clubs crozonnais, morgatois auxquels s'étaient joints plusieurs membres du comité de jumelage local. Les deux sonneurs, Guédez et Riou jouant biniou-braz et biniou-bihan avec bombarde, donnèrent le ton à ces démonstration très appausies du public.
L'assemblée se retrouva à la salle des fêtes où fut servi le pot de l'amitié.
En soirée, un buffet campagnard dansant était organisé.

Ouest-France (?) mai 1986


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Roscanvel Jumelage
Les riches costumes de la Tarentaise

La démonstration de danses savoyardes jeudi matin a permis d'admirer les costumes traditionnels de Peisey-Nancroix.
La coiffe est évoquée dans des écrits relatant une légende vieille de trois mille ans, la Tarentaise était alors peuplée de Ceutrons, leur chevelure s'était transformée en fils d'or. Ils en firent des couronnes, qui maintenant sont représentées parla « couëche », un ruban noir enserrant les nattes. De plus, un ruban doré, la « cordette » est spécifique à la vallée de Peisey-Nancroix.
Des bijoux ornent le costume, quant au châle, il est de quarante couleurs différentes. En rapport avec les vêtements d'église. Châles et tabliers brodés de fils d'or sont des costumes de mariées ; brodés d'argent, ce sont des costumes de deuils.
Les costumes présentés jeudi matin sont ceux de la Tarentaise (un canton et demi) et étaient encore portés voilà une soixantaine d'années.
Le costumes masculin est bien plus sobre, sobriété que l'on retrouve dans les bijoux ; les hommes n'avaient qu'une montre et pas d'alliance. « Ils devaient être fauchés » nous explique Mr Richermoz, adjoint au maire de Peisey-Nancroix. C'était en effet le fiancé qui offrait le costume de mariage et les bijoux à sa future épouse. Ces costumes valent plusieurs dizaines de milliers de francs et sont le symbole de la Savoie.

Ouest-France, le samedi 3 mai 1986


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Peisey-Nancroix
10ème anniversaire du jumelage avec Roscanvel

Depuis quelques jours, une forte délégation de 45 habitants de Roscanvel (Finistère) participe à Peisey-Nancroixaux cérémonies du 10ème anniversaire du jumelage des deux communes, à sa tête, Mr Faure, maire de Roscanvel accompagné de plusieurs conseillers municipaux.

L'accueil à Peisey, organisé par le comité de jumelage, sous la présidence de Mr Rolland Villod, a déduté vendredi soir par une soirée raclette suivie de danses folkloriques bretonnes et savoyardes, très appréciées de tous.

Samedi à midi, la cérémonie officielle réunissait 150 personnes à la Maison de Peisey après un court historique du jumelage présenté par Mr Villod qui devait rappeler le rôle joué, il y a 10 ans par Mr et Mme Coutin dans le rapprochement des deux communes. Mr Parfier, maire de Peisey mettait en valeur dans son allocution tout l'espoir que représente l'échange des classes de mer et de montagne pour la compréhension entre deux cultures différentes, « entre le Berger et le Marin ». il devait constater également le réflexe bien établi maintenant depuis dix ans à Peisey : « Quand nous disons Bretagne, nous pensons Roscanvel ».

Mr Parfier a évoqué avec beaucoup d'émotion Mme Anne perrot, présidente du comité de jumelage retenue à Roscanvel par un drame familial, présente néanmoins par un télégramme d'amitié. Prenant la parole à son tour, Mr Faure a rappelé « le subtil lien de l'histoire » qui unissait déjà les deux régions dès 1930 lorsque jean Moulin, après avoir été sous-préfet d'Albertville devait être nommé à Chateaudin. Il insistait lui aussi, sur l'importance des liens tissés entre les deux communes et sur l'élargissement à d'autres domaines que celui des échanges scolaires. Au nom de la commune de Roscanvel, Mr Faure a remis au premier magistrat de Peisey une magnifique maquette d'un chalutier concarnois, symbole à ses yeux du travail des hommes dans deux milieu différents, la mer et la montagne qui imposent néanmoins des conditions tout aussi difficiles. La charte de jumelage rédigée le 13 février 1977 a été relue pour réaffirmer solennellement les liens qui unissent les deux communes. Après une visite de notre région dimanche et un dernier pot d'adieu lundi soir à 19 heures, nos amis roscanvelistes reprendront la route de la Bretagne sans oublier d'emporter dans leurs bagages quelques bouteilles de vin de Savoie que le maire a évoqué avec tant d'émotion.

Le Dauphiné Libéré, le 25 août 1986

lundi 10 décembre 2012

Peisey-Nancroix Quand mer et montagne se marient : jumelage Roscanvel-Peisey-Nancroix



Jusqu'à présent, il semblait que le jumelage fût le privilège de villes déjà importantes, et toujours avec des villes étrangères, et voilà que deux petites communes, distantes de 1200 kilomètres ont décidé de se mieux connaître et de jumeler. Il s'agit de Roscanvel, dans la presqu'île de Crozon, en Finistère, et de peisey-Nancroix, en Savoie. La première cherchait depuis quelques temps déjà une commune montagnarde, susceptible de recevoir ses enfants en classe de neige ; elle en contacta plusieurs, et parmi elles, Peisey-Nancroix qui, disponible, répondit tout de suite. Une première visite des Roscanvélistes en mai dernier, et ce fut l'accord des deux communes.

Pour concrétiser cet accord, il fallait une cérémonie : elle vient d'avoir lieu, le 5 septembre dernier à Roscanvel. Une délégation de seize Peiserots conduite par son maire, Maurice Coutin, a été reçue là-bas avec une exceptionnelle chaleur pendant trois jours, trois jours pendant lesquels elle put admirer un pays magnifique, apprécier les produits du terroir (cres, cochonailles, poissons, coquillages, crustacés, etc...) et surtout faire connaissance avec les Bretons fiers de leur pays et à l'hospitalité généreuse.

Le dimanche eut lieu la cérémonie officielle, réhaussée en couleurs par la présence de cinq tarines en costumes en sons par un biniou et une bombarde. Dans leurs discours, les deux maires, instituteurs l'un et l'autre, insistèrent sur l'aspect immédiat et essentiel du jumelage, à savoir l'échange des enfants : les petits bretons viendront à Peisey du 21 janvier au 6 février et seront accueillis dans les familles, et les Peiserots serendront à Roscanvel du 4 au 18 juin.
Mais il est certain, et c'est le souhait de tous, que les contacts ne se limiteront pas aux enfants et que les parents feront, eux aussi, le voyage. Une deuxième cérémonie de jumelage est d'ailleurs prévue en savoie le 13 février prochain et chacun ici aura à coeur de montrer que l'hospitalité montagnarde n'est pas un vain mot.

Le Dauphiné libéré septembre 1976

Quand Bretagne et Savoie s'unissent : jumelage Roscanvel/Peisey-Nancroix



5 septembre 1976, 13 février 1977 : deux étapes pour la réalisation d'une union fort sympathique entre deux communes distantes de 1200 km.

En septembre, c'est Roscanvel qui recevait lesz Peiserots et une première cérémonie avait lieu dans le magnifique décor de la rade de Brest baignée de soleil. Dimanche dernier, c'était au tour de Peisey-Nancroix d'accueillir les Roscanvélistes. Et tout était au rendez-vous : la neige, le soleil et la chaleur d'un village tout entier, heureux de « ses bretons ». Le père Dubois, célébra la messe chantée dédiée au jumelage, puis tout le monde se dirigea vers la mairie. Là, les deux maires retracèrent très simplement l'histoire du jumelage déjà réalisé puisque vingt petits bretons ont pendant quinze jours goûté les joies de la neige, souhaitant tous deux que les jeunes, et les anciens se lient d'amitié et se rendent visite, que les vieux agriculteurs puissent enfin prendre des vacances bien méritées. Puis ce furent le remise de la clé de Peisey-Nancroix au maire de Roscanvel, et l'échange de cadeaux : Mr Mazé, maire de Roscanvel, recevait une « campane » à la sonorité du cristal, fondue à Peisey, il y a plus de cent cinquante ans. Mr Coutin, maire de Peisey-Nancroix, recevait la maquette d'un voilier tel qu'on en construisait il a cinquante ans à Camaret. Puis chacun leva son verre pour célébrer ce mariage qui avait pour témoins Mr Maurice Blanc, député de Savoie, Mr Max Jannot, conseiller général du canton d'Aime, Mr Palanque, inspecteur départemental de l'éducation nationale, lesquels signèrent la Charte de jumelage après les maires et les présidents de comités de jumelages.

Puis ce fut l'inauguration de la place de Roscanvel à la sortie de Peisey. Savoyardes et bretons en costumes donnaient à la cérémonie un éclat tout particulier. Le repas officiel était servi à la Grillade à Plan-Peisey et l'on offrait ensuite le spectacle toujours apprécié d'un slalom parallèle où les jeunes du club mirent le meilleur d'eux-mêmes ainsi que les pisteurs de la station. Pour clore la journée, l'école de ski et lea régie des remontées mécaniques organisèrent une descente aux flambeaux dans la pistes des Ecureuils avant qu'une gratinée ne réunissent tous les participants jusqu'assez tard dans la nuit.

Lundi matin, ce fut la visite du fond de la vallée, domaine du ski de fond. Nos bretons enthousiastes se retrouvèrent chaussées de fines lattes et embarquèrent sur les pistes où ils firnet preuves de solides qualités. Après les diots au vin blanc, on retourna à Plan-Peisey pour une montée en télésiège et la découverte du domaine skiable du plateau du Rey. Et le soir, nouveau spectacle, une course nocturne de fond aux Lanchettes où fut ensuite servie la traditionnelle fondue. Deux bretons prirent part à la course, ce qui ne les empêcha pas ensuite d'animer des danses bretonnes endiablées.
Et mardi matin, une sortie à Monchavin permit à nos hôtes d'embrasser d'un coup d'oeil l'ensemble de la station de Peisey-Nancroix.

Maintenant ils sont repartis pour leur lointaine Bretagne, mais les rendez-vous sont déjà pris de part et d'autre, et nos écoliers rent déjà de leur prochain départ pour quinze jours à Roscanvel en juin.

Le Dauphiné Libéré le 17 février 1977

Mer et montagne : Le jumelage Roscanvel/Peisey-Nancroix s'est concrétisé dimanche



Un événement très important de la vie de la petite commune de 650 habitants qu'est Roscanvel s'est déroulé dimanche en présence d'une large partie de la population.

Jusqu'ici, il semblait que le jumelage était le privilège de grandes cités aux moyens financiers conséquents.
Mais Roscanvel prouve une fois de plus que les projets pensés avec réalisme peuvent voir le jour avec le concours spontané et dynamique de ses habitants.

Suggéré il y a quelques mois, le jumelage de Roscanvel avec une commune de montagne, s'est officialisé dimanche par des échanges avec Peisey-Nancroix, situé en Savoie.

Eloignées par 1200 km

Si les deux communes sont éloignées par 1200 km, il est curieux de voir leurs ressemblances : 450 habitants à Peisey-Nancroix, 650 à Roscanvel pour la population sédentaire. L'une et l'autre accroissent cet effectif en certaines périodes dans les mes proportions : 2500 habitants. Roscanvel reçoit les amateurs des plaisirs de la mer, Peisey accueille les pratiquants de sports d'hiver.

Ceux-ci assurent une animation importante s'étalant sur plusieurs mois dans cette commune située à 20 km de la frontière italienne, aux portes du Parc de la Vanoise. Les emplois crées sont nombreux et retiennent au pays une population assez jeune. Une particularité : presque tous les emplois sont municipaux. Entretien des pistes de ski, manipulation des remontées mécaniques, télésièges, hôtellerie, telles sont les activités de novembre à avril. Les mois suivants, les hommes retrouvent les travaux deu bâtiment et de la forêt. Maçons et bûcherons, ils le seront jusqu'en octobre. C'est à cette période creuse qu'ils prennent leurs congés. D'où l'étonnement de voir qu'à Roscanvel, les congés annuels se prennent toujours en août, malgré la saison animée.

Rencontres

Cette connaissance récipoque des activités locales est un des intérêts évident des de ces échanges du jumelage.

Envisagé surtout pour permettre aux enfants de Roscanvel de découvrir les joies de la montagne en hiver, cet échange avec Peisey-Nancroix va provoquer aussi chez leurs « voisins », l'envie de voir la mer de plus pès et de pratiquer les loisirs nautiques dans les mois et les années à venir.
En attendant, ce sont les parents qui mettent à profit ces rencontres. Au printemps, six Roscanvélistes, sous la conduite de Mr J.Y. Tréguer, président du comité de jumelage, se sont rendus à Peisey, en ambassadeurs. L'accueil si sympathique reçu aux portes du Parc de la Vanoise, ils ont tenu à le rendre aux 17 montagnards de Peisey venus, avec leur maire, Mr Courin, passer quelques jours à Roscanvel.

De part et d'autre, l'accueil se fait en famille. Il en sera ainsi chaque fois que possible. Du 21 janvier au 6 février prochains, 20 jeunes enfants Roscanvélistes seront hébergés dans des familles de Peisey.
Ce séjour dans les Alpes précédera la cérémonie de jumelage qui aura lieu à Peisey-Nancroix le 13 février. Nul doute qu'elle sera emprunte de la même sympathie que celle qui s'est déroulée à Roscanvel Dimanche.

La journée du jumelage

Peu de touristes à Roscanvel en cette journée du 5 septembre. Le caractère intime fut apprécié. Messe, vin d'honneur, repas, déambulation de rue, fondue savoyarde, telles furent les occasions de rencontres, sans oublier l'expérience maritime proposée aux savoyards. En effet, l'après-midi, les promenades en mer leur ont permis de goûter aux joies de la navigation.
Au vin d'honneur, Mr Mazé, maire de Roscanvel, précisa le sens souhaité de ce jumellage entre communes en insistant sur la valeur de l'échange et de la rencontre entre les personnes en général et les enfants en particuliers. Mr Coutin, son homologue savoyard, se fit l'interprète de sa commune pour dire l'engouement suscité par ce jumelage et tint à remercier les Roscanvélistes de l'accueil si chaleureux réservé à la délégation.

Un échange de cadeaux eut lieu. Roscanvel reçut une poupée habillée du costume traditionnel de la vallée de la Vanoise, et Peisey se vit remettre une ancre de marine supportant un baromètre. Nul doute que le beau fixe sera permanent dans le climat d'échanges.

L'après-midi, le nom de la commune jumellée a été donné à la rue qui va de l'école à Postermen. C'est Mme Féger, âgée de 92 ans, doyenne de Roscanvel, qui dévoila la plaque. Il se trouve qu'elle habite elle-même cette rue et que malgré son âge, elle pratique quotidiennement à pied la longue distance qui la sépare du bourg.


Ouest-France le 6 septembre 1976

Jumelage Savoie-Bretagne Roscanvel (Finistère) 5 septembre 1976 Peisey-Nancroix (Savoie) 13 février 1977


« Pourquoi les enfants de l'école de Roscanvel ne pourraient-ils pas aller en classe de neige ? »

Cette idée, qui trottait dans les esprits de certaines personnes à Roscanvel, a parcouru son chemin car, aujourd'hui, ces enfants vont en classe de neige.

Avant de réaliser un tel projet, il fallait une base solide : c'était l'accord des parents d'élèves. Vers la fin de l'année 1975, l'avis unanime était recueilli. Cet accord obtenu, il convenait de définir les grandes lignes de l'échange de classe. La solution la plus adaptée semblait être l'hébergement au sein des familles. Il était donc souhaitable de réaliser un jumelage avec une commune de montagne. A ce titre, le Conseil Municipal de Roscanvel, dans sa séance du 29 janvier 1976, donnait son accord de principe pour entreprendre la recherche de cette commune-soeur. Pour faciliter cette étude, un comité de jumelage était crée. Cette équipe composée de Mr Mazé, Mmes jaffrée et Congard, Mrs Charpentier, Tréguer, Denis, Lesage et Guillou, allait précipiter les choses.
Quelques relations du comité de jumelage allaient permettre d'orienter les recherches vers la Savoie, et les premières correspondances partaient le 15 février 1976. Le 9 mars 1976, Peisey-Nancroix répondait favorablement à cette proposition d'échange et semblait concevoir de façopn identique le problème. Après diverses lettres échangées entre les deux municipalités, une délégation de Roscanvélistes quittait la commune le 27 mai 1976 pour Peisey-Nancroix. Ce groupe, composé de Mmes Jaffrée et Congard, Mrs Guillou, Charpentier et Tréguer, après un agréable séjour dans cette commune savoyarde, rentrait à Roscanvel, ravi et enthousiaste. Le choix était fait. Peisey-Nancroix serait la commune jumelée à Roscanvel.

La première manche était gagnée. Maintenant il fallait officialiser cette union.

Les séances de travail que la délégation avait eu à Peisey-Nancroix, avaient permis d'établir un programme et déjà la date du jumelage était fixée au 5 septembre 1976. Le comité de jumelage allait à présent préparer la venue des Peiserots. Le problème financier qui, jusqu'à présent n'était pas apparu, s'avérait maintenant important. L'organisation de la kermesse du jumelage régla tous les problèmes.

Le 3 septembre 1976, Roscanvel accueillait les Peiserots.
Le samedi 4 septembre fut consacré à la visite de la commune et notamment au village de Lodoën : le manoir de Mr Cannone réserva un accueil chaleureux aux Savoyards.
Le dimanche 5 septembre 1976, Roscanvel s'unissait à Peisey-Nancroix après un traditionnel discours des deux Maires. Le comité de jumelage offrait, par la suite, un apéritif à toute la population qui avait été conviée à cette cérémonie et servait un repas aux Peiserots et au conseil municipal, sous la présidence de Mr Morisset, Inspecteur Primaire de l'Education Nationale. Le déjeuner fut suivi de l'inauguration de la rue de Peisey-Nancroix et d'une démonstration nautique sur le plan d'eau.
Le lundi, la délégation visita le canton de Crozon et reprit la route de la Savoie le mardi matin.

Durant ce séjour, une réunion de travail avait permis de fixer la date du séjour des enfants à la neige et Roscanvel allait préparer ce départ prévu pour la fin du mois de janvier 1977. Un premier problème fut rapidement réglé : l'équipement des enfants. En effet, l'amicale laïque de Roscanvel décida de procéder à l'acquisition de 25 ensembles de ski (pantalon et anorak) pour la somme de 6250 francs. Ces équipements furent loués par la suite aux familles pour un participation de 50 francs.
Roscanvel/Peisey-Nancroix : 1200 kilomètres. Le problème du transport apparut. Il sera également très vite réglé, la SNCF accordant des tarifs spéciaux aux groupes. La commune de Roscanvel alloua toutefois une subvention au Comité de Jumelage pour les frais de transports et une autre participation de 50 francs était demandée aux parents. Le solde fut pris en charge par le comité.

Le départ était proche, tout était en ordre et le rendez-vous était fixé à 5 heures 30 le 21 janvier 1977 dans la cour de l'école.
Les enfants des cours moyens 1ère et 2ème année et du cours élémentaire 2ème année (la classe de Mr Mazé) accompagnés de leurs parents, étaient au rendez-vous. Confiés aux bons soins des accompagnateurs (Mme Tréhard, Mme et Mr Lesage et Mr Guillou Pierre), les enfants allaient enfin entreprendre le grand voyage dont ils entendaient parler depuis plusieurs mois, d'abord par car de Roscanvel à Quimper, puis par le train de Quimper à Landry, et en car jusqu'à Peisey-Nancroix.
Il est inutile de préciser tous les côtés positifs d'un tel échange. Ce fut une réussite complète, depuis l'initiation au ski alpin et au ski de fond, jusqu'à la découverte du milieu. Quand au retour, il se passa aussi bien qu'à l'aller : le voyage en turbo-train constituant une expérience intéressante.
A l'école de Roscanvel, chacun retrouvait les siens avec une joie qu'il est facile à deviner, mais non sans un pincement de coeur en pensant aux joies de la neige. Peisey-Nancroix n'était plus qu'un souvenir, mais quel souvenir !

La commune de Peisey-Nancroix se devait également de marquer cette union entre les deux localités et à ce titre la date du 27 février 1977 avait été retenue. Le séjour des enfants en Savoie permit aux organisateurs de préparer le départ de cette délégation, et le 11 février vingt Roscanvélistes prenaient le train pour Peisey-Nancroix. Ils n'oublieront pas de sitôt ce village de montagne qu'est Peisey-Nancroix. Quel accueil ! Quelle spontanéité ! Quelle cordialité ! Que de souvenirs, entre l'initiation au ski de fond, la visite de la station... !
Lors de la cérémonie officielle du jumelage, Mr Mazé offrit au nom de Roscanvel, une maquette de langoustier à voile à Mr Coutin, maire de Peisey-Nancroix.
Le retour de la délégation s'échelona sur une semaine. Nul doute que ces Roscanvélistes se soient plu en Savoie.

L'idée essentielle de ce jumelage étant l'échange de classes, il convenait dès à présent de prévoir la venue des jeunes Peiserots. Le séjour eut lieu en juin. Les enfants furent hébergés dans les familles Roscanvélistes. Pour faciliter le déroulement de cette classe de mer, un éducateur en milieu marin fut détaché à Roscanvel pendant la durée de cette classe.

Que firent-ils ?
Tout d'abord, ils réalisèrent un aquarium regroupant les diverse espèces de la flore et la faune marine, entrainant par le fait la découverte du milieu marin. Ils visitèrent un chantier de construction de navires, un langoustier dans le port de Camaret. Ils s'initièrent à la voile et firent de nombreuses promenades dans la région en compagnie des familles qui les hébergeaient.
Ils quittèrent Roscanvel ravis, comme l'étaient les jeunes Roscanvélistes en quittant Peisey-Nancroix.
Le pari avait été tenu, le résultat inespéré.

Les projets germent de nouveau !
Mis à part le prochain départ de la classe de neige, le comité de jumelage aimerait organiser, sur les mêmes bases, un échange d'adolescents mais qui partiraient cette fois durant les vacances scolaires, et si les Roscanvélistes le souhaitent, un voyage organisé à Peisey-Nancroix. Le jumelage serait alors profitable pour tous les administrés et ne resterait pas comme dans de nombreuses communes une relation entre municipalités.

Roscanvel, juin 1977

dimanche 22 avril 2012

Une vie de paysan


L'hiver est long dans la montagne. C'est la période où bêtes et gens sont limités dans leurs activités. Au cours des mois d'hiver s'échelonnaient les naissances à l'étable : veaux, cabris et pour certains les petits agneaux. Il fallait donc assurer l'élevage de ces nouvelles créatures. Chaque matin et chaque soir, il fallait fournir la nourriture aux vaches, génisses, génissons, chèvres et mulet en déposant la ration de foin et regain dans les crèches. C'était aussi la traite deux fois par jour, l'apport de lait à la fromagerie (il y en avait une par village) et suite à sa transformation en fromage, un deuxième aller-retour à la laiterie pour en rapporter le sous-produit, la « léto » (le petit-lait ) avec la « bouille » à bretelles que l'on portait sur le dos. La « léto » était précieuse car utilisée pour préparer la pâtée du cochon et celle des volailles. Le porc fournissait lard, viande, salaisons, boudins et les poules apportainet les oeufs pour la maisonnée.

L'atmosphère douillette et confortable était fournie par la chaleur animale produite par les bêtes et l'on vivait en leur compagnie dans le même espace dit le « plan du beuy ». Du bois en quantité était parallèlement consommé pour la cuisine sur le fourneau à quatre « brons » et produisait l'eau chaude pour la toilette, la lessive, ainsi que le chauffage de la chambre commune des parents et des enfants. Dans la ferme de la famille, la majeure partie était occupée par le fourrage, les céréales, le cellier à légumes et les animaux étaient prioritaires. Pour assurer le chauffage, il fallair avoir anticipé sur deux années de bois d'avance en réserve, de sorte à consommer celui-ci parfaitemment sec. C'était toute une organisation de stock abrité en remise ou bûcher. Le travail d'abattage des arbres feuillus ou résineux se faisait à la « leuva » appelée aussi « passe-partout » et bien sûr toujours à deux personnes. (La tronçonneuse thermique n'était pas encore connue). L'ébranchage, écorçage, apport jusqu'à la ferme, fendage et stockage, représentait un travail de longue haleine et nombreuses manutentions.

Les « Anciens » tiraient parti de tout dans la nature et étaient capables de fabriquer leur mobilier à partir de bûches brutes... qu'ils refendaient en long pour faire des planches ou de section plus carrée et qu'ils ouvrageaient à la varlope ou au rabot, de sorte à obtenir l'objet désiré. Ils savaient aussi fabriquer des récipients très utiles tels baquets, dit « goveuy », silles, seillons pour la traite, barattes et moules à beurre ainsi que « conques » pour y déposer la pâtée des poules. Ils façonnaient aussi les râteaux, les manches de faux, même leurs skis. Ils donnaient forme à des ustensiles de cuisine tels que louches, pauches à crème, brotettes à découper le caillé etc... L'hiver était propice pour ramener les « billauds » à la maison ; ils les faisaient glisser sur la neige et les tractaient grâce à la force du mulet ou parfois du cheval. Il était procédé de la même façon pour s'approvisionner en pierres ou en lauzes de construction, qui étaient chargées sur le traîneau dit « lièdze ». La bête de somme, la « hoha » était régulièrement ferrée chez le maréchal-ferrant et l'on ajoutait des chevilles à glace aux fers pour que la bête ne glisse pas. Le forgeron façonnait les objets tels que « linvelles », chaînes, pics, hâches, dont on se servait au débardage. Peut-on bien s'imaginer la rudesse de la vie de ceux qui nous ont précédés et leur travail pénible ? Cependant tout se passait dans la bonne humeur et l'entraide mutuelle.

Pour la survivance, le seigle, l'avoine, l'orge, étaient battus en cadence et au fléau, pour en séparer le grain que l'on menait au moulin. Le meunier était aussi le boulanger. L'orge et l'avoine destinés aux volailles étaient déposés dans la « grande arche ». Le seigle était réservé pour le pain. Ainsi la période hivernale était bien occupée, soit en intérieur ou en extérieur.
Malgré toutes ces tâches on trouvait le temps de se rencontrer en « veillées » entre villageois, d'écouter les histoires des temps encore plus reculés et de chanter, tout en écossant les fèves de la soupe quotidienne. Les femmes s'affairaient à la couture, au tricotage et au crochet et maîtrisaient très bien leur dix doigts. Elles confectionnaient non seulement les vêtements usuels mais prenaient aussi plaisir à créer leurs beaux atours : robes « du coussin », tabliers et châles brodés, frontières ouvragées (coiffes à trois pointes enserrant le front), brides de perles tissées sur un métier ainsi que les parures blanches comme les plastrons et les modesties tubulées.

Mais revenons aux travaux divers qui s'étalaient tout au long de la belle saison. Plus les beaux jours s'approchaient, plus le tas de fumier sorti de l'étable avec la civière était volumineux. Il fallait donc penser à l'évacuer et le déposer sur les prés. Alors le mulet était bâté, les « batsoules » installées, puis le maître et l 'animal se rendaient par les sentes pentues, jusqu'aux prairies devant être fertilisées. Une fois celui-ci essoré et donc plus léger, il était épandu sur la parcelle à la fourche. Le printemps arrivant, il devenait temps de ratisser les taupinières et remonter la terre des champs. Pour cela, une bande étroite, en aval du champ cultivé, est piochée et déplacée en amont ; toujours avec la civière. S'ensuivent les semailles, une fois les « saints de glace » passés. Les fèves sont posées dans la « gova » (bande en aval du champ) et recouvertes par le premier sillon. Derrière la charrue tirée par le mulet et maîtrisé par l'homme, les pommes de terre sont déposées dans la raie. Après l'arrachage, le lopin était réensemencé de seigle et la herse passée. Enfin viennent les semis plus délicats : les légumes du potager. Toutes les cultures seront suivies attentivement par le binage, sarclage, repiquage et les pommmes de terre seront butées. Sous l'effet de la chaleur bienfaisante du soleil, toute la nature s'accélère. La verdure croît à vive allure. Le moment est là pour libérer les animaux de « l'écurie » pour qu'ils puissent se repaître d'herbe tendre. Nos ancêtres maîtrisaient la gestion des pâturages selon la pousse. Cette gestion intelligente engendrait le « tramage », c'est-à-dire le déplacement des personnes et des bêtes dans les « montagnettes », lieux de passage momentané pour consommer la couverture végétale. Ainsi nos prédécesseurs avaient plusieurs haltes dans les « arpaettes » situées différemment géographiquement sur le territoire. Nous savons que ces possessions leur ont été transmises de génération en génération et en différents endroits car elles provenaient généralement des deux familles du couple exploitant. Se trouvaient donc éparpillés des parcelles dans les lieudits tels que : Les Lanches, Le Freiney, Les Accoulés (ou Vieux Plan-Peisey) et Les Rêches, en ce qui concerne la famille dites des « Marmottïn » (Silvin). Pour d'autres, autres répartitions, dans d'autres lieux selon les successions et le partage des biens parentaux. La terre était un bien sacré et il était entretenu avec un grand soin car indispensable et vital. Lorsque tous les lopins herbeux réservés pour être broutés avaient été parcourus par le troupeau, alors s'approchait le moment de se séparer pour une durée de cent jours, des vaches productives et des bovins plus jeunes. L'inalpage en altitude supérieure était évident car se présentait alors la période de la fenaison.

La vie paysanne de nos parents était pénible et en particulier l'été. De bon matin nous partions pour le fauchage dans la pente toujours. La fauche se faisait au « dail ». A mesure de la progression, des « andins » étaient formés. Nous devions être bien chaussés pour nous cramponner à la pente et ne pas dérapper sur l'outil. Si par exemple nous étions quatre faucheurs, nous pouvions abattre environ trois « cartanées » dans une matinée, soit 750m2 de 6 à 10 heures du matin. Ensuite nous revenions sur la parcelle fauchée la veille pour en « rebrasser » le foin, c'est-à-dire pour en exposer la face interne au soleil pour un bon séchage. L'après-midi, une fois que le soleil avait bien asséché le fourrage, nous l' « arouèllions » (nous formions des rouleaux) et faisions des « brassées ». Il fallait cinq brassées pour confectionner un « barillon » de 30 à 35 kilos et 13 barillons pour avoir le chargement d'une charetée. Dans les prés pentus, il y avait des couloirs réservés au traînage, appelés « djets ». Une fois rendu au fenil, le foin était libéré des « trapons » et empillé en « tavaillon », et s'il nécessitait un séchage supplémentaire, il était monté au « solan » et étalé. Il faut compter 70 barillons de foin et 20 de refoin (2ème coupe) pour l'hiverne d'une vache. Nos parents n'ont jamais eu plus de six laitières, rarement sept, à l'écurie. Le cheptel se montait à 11 ou 12 bêtes (jeunes compris) tout le travail acharné de nos parents assurait péniblement le nécessaire vital à leur progéniture. Nous avons souvenir d'avoir vu notre mère aux larmes, alors que le résultat escompté du travail produit, satisfait tout juste aux besions. Alors, il fallait se résoudre à vendre une tête de bétail, à la Foire de la Croix (début septembre) à Bourg-Saint-Maurice. L'argent produit par la vente d'un animal faisait momentanément face à l'achat de galoches pour les enfants, le trousseau scolaire, l'acquittement des sommes locatives de prairies louées à d'autres propriétaires (souvent des peiserots de Paris, non exploitants) et le règlement d'arrièrés à crédits.

Néanmoins, les trois enfants rapprochés que nous étions : Pascal, Claire et moi-même Edouard, nous n'avons pas manqué du nécessaire. Nous avions respectivement 17, 13 et 15 ans lorsque naquit le « petit dernier » Norbert, sur un délai de quelques années encore nos parents peinèrent à faire le tour.

A Notre-Dame d'Août (15 Août), le seigle arrivait à maturité et était coupé à la faucille. Les margots (petites gerbes liées d'une tresse de paille) formaient des « kroupyies » (plus hautes gerbes, composées de quatre margots). Une « kroupya » ressemblait à un être à quatre pattes écartées pour une bonne assise et une tête formée par l'ensemble des épis des faisant doré au soleil. Après quelques jours d'exposition solaire, les gerbes étaient insérées dans le « payé » (drapet en toile de jute), lui-même disposé sur le « trapon » avec tous les épis au centre pour ne pas perdre les grains. Une fois rentré à la grange, le battage était entrepris. Les gerbes étaient déliées ainsi que les margots et étalés sur l'aire de battage, le « suèl', parfaitement propre. Le battage se faisait manuellement à plusieurs hommes, en cadence et au fléau principalement pour l'orge et l'avoine. Pour le seigle et le froment, céréale noble et en quantité supérieure, arriva vers 1950, la bateuse électrique. Cette machine était possédée en copropriété à plusieurs (6 à 8 personnes). Tractée sur les routes et par un animal de trait, cheval ou mulet, elle était déplacée de grange en grange ainsi que les co-moissonneurs. Les céréales diverses étaient stockées dans la « grande arche » et par compartiments respectifs.

En septembre, voilà la descente des alpages et de nouveau le passage des animaux dans les pâtures des « arpettes », nécessitant le gardiennage, alors que parallèlement, l'arrachage des pommes de terre se présente aux champs.

Octobre apporte avec lui les feuilles mortes que l'on ramasse pour les chèvres. A la Toussaint, tous les légumes du potager sont rentrés. Souvent, la première neige tombe vers le 10 novembre. A ce moment là, toutes les vaches prêtes au veau sont rentrées à l'écurie. La mule doit alors tracter l'étrave pour maintenir la route de terre de la dernière arpette ouverte. Le dernier « tramage » (transhumance) s'effectue jusqu'au chef-lieu : le village de résidence d'hiver. Ce dernier déménagement de l'année se fait bien souvent en traîneau. Les petits veaux nouveaux -nés sont transportés sur un lit de paille, sur la 'lièdze » enfermés dans une caisse retournée sur eux.
Edouard Silvin, Peisey-Nancroix (Savoie), 2011©



samedi 7 avril 2012

Histoire familiale


En ce temps là, la vie était rude et les gens étaient relativement pauvres. Dans la vallée de la « Grande Eau », le torrent dénommé le Ponturin actuellement, nos ancêtres vivaient en autarcie. Chaque foyer possédait quelques animaux (une, voire rarement deux vaches), cultivait une parcelle de terre en céréales telles que avoine, orge, et principalement seigle, dont il apportait la production au moulin pour la transformer en farine, puis ensuite en pain. De ses bêtes, la famille, souvent nombreuse, tirait les produits tels que lait, beurre, fromage ; nécessaires à leur survie. De petits lopins cultivés, elle obtenait pommes de terre ,et surtout fèves, qui constituaient la nourriture de base. Les prairies à foin étaient entretenues avec grand soin, même qu'elles étaient très éparpillées, au plat mais surtout dans les pentes. Les pâturages familiaux étaient particulièrement très précieux. Les herbages dits « communaux » étaient utilisés avec parcimonie. Les habitants de notre vallée de Peisey étaient nombreux. La bête de somme, le mulet était un bien pratiquement inaccessible. Etant donné la pauvreté des gens, tous les travaux des champs se faisaient manuellement et dans des conditions très pénibles. La pauvreté qui sévissait et obligeait parfois à trouver sa subsistance plus loin que la vallée natale.
Voilà la raison de ce texte en introduction, et qui justifira le récit qui suit sur la famille SILVIN.

SILVIN Jean-Baptiste (1829-1896) et
Marie-Antoinette (1840-1889) née POCCARD-GABRIELLO

Maurice SILVIN (1806-1862) et son épouse Marie-Catherine (1806-1880), née POCCARD, se sont mariés en 1828. Ils mirent au monde sept enfants, dont Jean-Baptiste, duquel nous apportons les informations que nous connaissons et qui nous ont été transmises de génération en génération, jusqu'à nos jours.

C'est la période de la fenaison, en juillet-août de l'année 1850 ou 1851. La famille SILVIN possédait des prairies de fauche au lieudit « les Loyes », au-dessus de Beaupraz. Jean-Baptiste, l'aîné, s'était rendu à l'aube avec son père, pour en faucher le fourrage ; à la faux biensûr. A l'heure de la collation, le père Maurice sortit de son « télin » (sa veste) et pour unique nourriture, trois pommes de terre cuites pour chacun d'eux. Lassé de cette misère, le jeune homme dit à son père : « Papa, i fé pomi ! » (Papa, ça ne fait plus !). Et de retour au bercail, il prépara son baluchon, salua sa pauvre mère et le siens et s'éloigna pour une destination inconnue. Il a certainent dû marcher pendant de nombreux jours et ce que nous savons, c'est qu'il atteignit la ville de Sète. Heureusement en ce temps là, l'hospitalité était une règle morale observée que l'on devait au voyageur. Il dût certainement en bénéficier. Cependant, saluons la détermination et le courage développé pour sa survivance.

A Sète, principal port de commerce sur la Méditérranée, aux échanges importants avec l'Afrique du Nord, Jean-Baptiste devint cireur de chaussures. Grâce au climat agréable, ce lieu d'éxistence lui permettait de dormir à même le sol. Après beaucoup de persévérance, il put un jour remonter sur Paris, où il rejoingnit d'autres Peiserots, qui étroitement solidaires, l'accueillirent dans leur clan spécialisé dans la fabrication d'objet en bronze d'art. Il vécut professionnellement la plupart de son temps à Paris, quartier des bronziers, jusqu'à ce qu'il eut amassé suffisamment d'argent pour revenir au pays. Il réhaussat la maison de famille d'un étage, en 1878, au village de Moulins, près de la chapelle Ste Agathe. A ce moment là, il avait 49 ans. Lui et Marie-Antoinette purent vivre de leur rentes, car l'argent ne dévaluait pas. Marie-Antoinette ne put apprécier le confort de sa demeure rénovée seulement onze ans. Elle décéda en 1889, elle n'avait que 49 ans. Jean-Baptiste vécut encore sept ans veuf et ateignit l'âge de 67 ans seulement.

A savoir que Jean-Baptiste épousa Marie-Antoinette en 1860 ( lorsque la Savoie devint française). Il avait 31 ans, elle, onze années de moins. Jean-Baptiste patienta longtemps avant de fonder une famille, soucieux d'assurer un sort meilleur à sa descendance. Marie-Antoinette mit au monde un premier fils qu'elle prénomma Jean-Baptiste, comme son époux. Mais le bébé ne survécut que très peu de temps. La seconde naissance fut celle de Maurice, un fils très caractériel, qui posa de gros problème à ses parents et s'éloigna d'eux à sa majorité, après avoir réclamé sa part en numéraire. Maurice a dû naître peut-être vers 1872. La seule fille issue de leur union fut Marie-Hortense (1877-1883) qui ne vécut que six années. Entre Maurice et Marie-Hortense, naquit un fils en 1875. Il fut prénommé Emile.

Emile, né le 27 avril 1875, épousa en 1899 Victoire Virginie Trésallet (née en 1880, plus jeune que lui de cinq ans, qui avait donc 19 ans). Ils n'eurent pas d'enfants dans l'immédiat. Puis survint la Guerre de 1914-1918 et Emile fut appelé sous les drapeaux et combatit sur le front. Il fut fait prisonnier en Allemagne, eut l'aubaine d'être affecté dans une ferme. La personne qui s'occupait de la ferme avait son époux au front et souffrait de son absence. Elle fut très gentille à son égard et Emile fut une aide appréciable pour la seconder aux travaux des champs. Après l'armistice du 11 novembre 1918, mais seulement au printemps 1919, les prisonniers français furent rendus à leur patrie. Emile fut enfin de retour au pays. Vingt ans s'étaient écoulés depuis leurs mariage. Victoire avait 40 ans et Emile 45. Un fils naquit de leur Union : Donat, (qui fut leur seul enfant) né le 10 octobre 1920. Victoire Virginie décéda le 12 mars 1926 à l'âge de 46 ans et Emile 22 ans après, le 19 mars 1948, à l'âge de 73 ans. Par la suite, les enfants de Donat appelèrent leur grand-mère Victoire « Mémé du Ciel ». Donat se souvient à peine de sa maman car elle mourut à l'Hôpital d'Alberville.

Après le décès de Victoire, Emile resta seul avec son fils à Moulins, de 1926 à 1928 et Donat fréquenta l'école primaire de Peisey, de l'âge de 7 ans à 8 ans. Emile retrouva une compagne qui s'appelait également Victoire, originaire de Peisey, mais vivant à Fontenay-sous-Bois et résidant l'été à Nancroix. Le couple et le petit Donat allèrent vivre ensemble à Fontenay. Donat alla à l'école primaire de 8 à 10 ans. Alors s'établit entre les deux adultes un différent : la dame Victoire voulait garder l'enfant et renvoyer son compagnon. De ce fait, Emile et Donat revinrent à Peisey.

SILVIN Maurice Donat Cyprien
communément appelé Donat (10 octobre 1920-1er février 2007)

A leur retour, le garçonnet reprit sa scolarité au village, de 11 à 12 ans. Il obtint son Certificat d'Etudes Primaires en juin 1932 : âgé de 12 ans et demi à peine. Elève brillant, Donat attira l'attention du groupe de prêtres originaires de Peisey, qui assurèrent le financement de ses études à l'Institution Secondaire Libre de St Paul-sur-Isère près de Cevins (Savoie). Ses études en Internat s'étalèrent de l'Automne 1932 à juin 1939, de la classe de sixième à la Terminale. En particulier, il étudia le latin, le grec et l'italien. St Paul était un Petit séminaire, préparant une élite à la prêtrise. Il dût interrompre ses études, alors qu'il abordait le niveau du diaconat, pour cause de surmenage cérébral. Il revint au villge en 1939 et sa santé se rétablit progressivement sur une durée de l'ordre de huit années. (Son fils aîné Pascal se souvient que son père ne put reprendre la lecture de journaux ou de livres que vers l'âge de 30 ans). L'année 1940 le vit s'éprendre de Marcelline Augusta TRESALLET, 21 ans, du village du Villaret. Il l'a connut à la montagnette des Rêches, étape de pâture du troupeau, et l'épousa le 16 avril 1941. Il avait 20 ans et demi. La majorité à l'époque était de 21 ans ; ce qui nécessita l'accord de son père Emile pour son mariage. Marcelline, quant à elle, avait presque 22 ans.
Edouard Silvin, Peisey-Nancroix (Savoie), 2011©



lundi 23 janvier 2012

CIRCUITS PIETONS*


A PARTIR DE L'OFICE DE TOURISME DE PEISEY-VILLAGE

CIRCUIT 1 : Plan-Peisey/N.D des Vernettes. 45Mn
Prendre le télévillage, puis monter la route à droite jusqu'au centre commercial de Plan-Peisey.
Au bout du centre commercial, prendre la route des Vernettes à droite et la suivre jusq'à la chapelle.
Magnifique point de vue, très belle chapelle baroque.

CIRCUIT 2 : Vallandry/Arcs 1800. 45 mn
Prendre le télévillage et descendre la route à gauche. Devant le parking de l'OT, prendre la route qui descend à droite (sous le porche « vallandry »), passer devant le cinéma puis continuer sur cette route qui serpente dans Vallandry jusqu'au parking où la route prend fin.
Après le parking, continuer sur la route de Barmont en passant à côté de la barrière verte. Continuer sur la route en passant par le petit hameau de Barmont. A nouveau une barrière verte, passer à côté, vous arrivez aux Arcs 1800.

CIRCUIT 3 : Barmont/Les Rêches. 1H
Du hameau de Barmont (voir circuit 2 pour arriver à Barmont), bifurquer à gauche et descendre en direction du hameau des Charmettes. (suivre le balisage). Aux Charmettes, quitter le chemin principal pour descendre à gauche dans la prairie (le chemin est très peu tracé mais après une centaine de mètres, vous trouverez une ruine : vous êtes en bonne route!). Vous entrez alors dans la forêt ; suivre le sentier jusqu'aux Rêches.

CIRCUIT 4 : Le Villaret/Les Rêches/Le Martorey. 1H30mn
Passer devant le télévillage et suivre la route qui traverse le Villaret jusqu'à son terme. Continuer sur le chemin, passer le hameau des Côtes, et descendre jusqu'au Martorey.

CIRCUIT 5 : Landry/Moulin. 2H
De Landry, prendre et suivre le GR5 jusqu'à Moulin. Certains tronçons du GR5 empruntent la route.

CIRCUIT 6 : Moulin/Palais de la Mine/Rosuel. 1H30
De Moulin, 2 alternatives :
    • A la station service, monter sur la route principale direction Nancroix sur une centaine de mètres et dans le premier virage, prendre le chemin montant sur la gauche. Après 15 mn de montée, belle traversée du village de Nancroix. A la sortie, redescendre 50m sur la route puis dans le virage, prendre le chemin à gauche, passer devant la ferme, traverser le Ponthurin par le pont Romane et remonter la piste à gauche. Vous passe par le Palais de la Mine puis continuer jusqu'à Rosuel.
    • Traverser Moulin et traverser le ruisseau. Prendre le GR5 à gauche jusqu'à Rosuel.

CIRCUIT 7 : Vieux Plan-Peisey/La Chenarie. 45Mn
Prendre le télévillage, puis monter la routte à droite jusqu'au centre commercial de Plan-Peisey.
Au bout du centre commercial, prendre à droite la route des Vernettes. Continuer tout droit jusqu'au Vieux Plan-Peisey puis descendre le chemin descendant à droite, Pracompuet et la Chenarie.

CIRCUIT 8 : Bergerie du Rey/La Maïtaz/Vallandry. 1H15mn
Prendre le télévillage et descendre la route à gauche, puis la première à droite (route des Espagnols). Après la sortie Vallandry, prendre le chemin àdroite (suivre la signalisation).

CIRCUIT 9 : Nancroix/Les Esserts/Les Bauches. 1H45mn
De Nancroix, traverser le ruisseau par le pont Romane et suivre la route forestière à droite jusqu'en haut.
A mi-chemin, prendre sur une centaine de mètres le chemin à droite pour arriver au hameau des Esserts.

CIRCUIT 10 : Landry/Le Chêne/Le Martorey. 1H
Départ de Landry, monter à l'église et prendre le chemin qui monte sur la droite. Le chemin monte en croisant parfois la route jusqu'au Martorey en passant par le hameau du Chêne.

CIRCUIT 12 : Le sentier de la mine d'anthracite. 2H
Départ de landry, en haut du village, à côté du panneau d'information.

CIRCUIT 13 : Le Marorey/Montvenix. 1H30mn
Départ du Martorey, chemin bien ombragé, suivre le balisage.

*Ces itinéraires sont donnés à titre indicatif et ne sauraient engager
la responsabilité de l'Office de Tourisme de Peisey/Vallandry
(source OT)




jeudi 19 janvier 2012

Et il se retourna pour la troisième fois


Un brave paysan
De la vallée voisine
Vallée du Ponturin
Dut un jour s'exiler
Pour raisons familiales
Il dut suivre sa fille
Mariée à un homme
De la basse vallée.
Avant de partir
Il mit dans sa charrette
Les choses nécessaires
Attela son mulet
Et il prit le chemin
Qui descend à Landry
Mais son coeur était lourd
De quitter son village.
Une première fois
Arrête sa monture
Et il se retourna
Pour dire un au revoir
A Peisey son village.
Une deuxième fois Tandis que sa charrette
Amorçait la descente
L'envie le prit encore
De revoir sa maison
La vie de sa jeunesse
Que gardait sa mémoire.
Enfin quand le mulet
Entra dans la forêt
Qui allait pour toujours
masquer le paysage
Le clocher et l'église
le vieil homme soudain
les yeux tout embués
D'une grande tristesse
Enleva son chapeau
Fit un signe d croix
Et il se retourna
Pour la troisième fois.

Histoire vraie

Le 3 novembre 1998

José REYMOND, Poésies au sommet (1999)

© Editions l'Edelweiss

Une belle vallée


Entre le Mont Pourri
La cime de Bellecôte
coule le Ponturin
Il s'en vient du palet
Et du lac de la Plagne
Le lac de Grattaleu
Et le plan de la Grasse.
Quelle belle vallée ! …
Auréolée de cimes
De lacs et de rochers
Et aussi de glaciers
Et de verts pâturages.
C'est un réel plaisir
de prendre le chemin
Qui descend lentement
Jusques au Rosuel.
La marmotte craintive
Lance son sifflement
Tandis que le chamois
Effectue des glissades
Vers le col d la Sache.
La truite argentée
Se mire dans l'eau claire
Les fleurs
multicolores
Emaillent la prairie
Les moineaux, les choucas
Chantent la liberté
Et l'odeur de l'alpage
Complète ce bonheur
Avec le tintement
Des cloches du troupeau.
On arrive à la Rèba
Qui surplombe la prairie
Tandis qu'à notre droite
Trois cascades fumeuses
Tombent du Mont Pourri.
Nous traversons les aulnes
Au bas de Bellecôte
Le village des Lanches
En pleine fenaison
Les paysans s'activent
A rentrer leur récolte.
C'est un jour de lumière
De pleine liberté
Que l'on vient de passer
Le long de la vallée
Vraiment privilégiée
Et bénite des Dieux.

Le 02 novembre 1998

José REYMOND, Poésies au sommet (1999)

© Editions l'Edelweiss