Un
événement très important de la vie de la petite commune de 650
habitants qu'est Roscanvel s'est déroulé dimanche en présence
d'une large partie de la population.
Jusqu'ici,
il semblait que le jumelage était le privilège de grandes cités
aux moyens financiers conséquents.
Mais
Roscanvel prouve une fois de plus que les projets pensés avec
réalisme peuvent voir le jour avec le concours spontané et
dynamique de ses habitants.
Suggéré
il y a quelques mois, le jumelage de Roscanvel avec une commune de
montagne, s'est officialisé dimanche par des échanges avec
Peisey-Nancroix, situé en Savoie.
Eloignées
par 1200 km
Si
les deux communes sont éloignées par 1200 km, il est curieux de
voir leurs ressemblances : 450 habitants à Peisey-Nancroix, 650
à Roscanvel pour la population sédentaire. L'une et l'autre
accroissent cet effectif en certaines périodes dans les mes
proportions : 2500 habitants. Roscanvel reçoit les amateurs des
plaisirs de la mer, Peisey accueille les pratiquants de sports
d'hiver.
Ceux-ci
assurent une animation importante s'étalant sur plusieurs mois dans
cette commune située à 20 km de la frontière italienne, aux portes
du Parc de la Vanoise. Les emplois crées sont nombreux et retiennent
au pays une population assez jeune. Une particularité : presque
tous les emplois sont municipaux. Entretien des pistes de ski,
manipulation des remontées mécaniques, télésièges, hôtellerie,
telles sont les activités de novembre à avril. Les mois suivants,
les hommes retrouvent les travaux deu bâtiment et de la forêt.
Maçons et bûcherons, ils le seront jusqu'en octobre. C'est à cette
période creuse qu'ils prennent leurs congés. D'où l'étonnement de
voir qu'à Roscanvel, les congés annuels se prennent toujours en
août, malgré la saison animée.
Rencontres
Cette
connaissance récipoque des activités locales est un des intérêts
évident des de ces échanges du jumelage.
Envisagé
surtout pour permettre aux enfants de Roscanvel de découvrir les
joies de la montagne en hiver, cet échange avec Peisey-Nancroix va
provoquer aussi chez leurs « voisins », l'envie de voir
la mer de plus pès et de pratiquer les loisirs nautiques dans les
mois et les années à venir.
En
attendant, ce sont les parents qui mettent à profit ces rencontres.
Au printemps, six Roscanvélistes, sous la conduite de Mr J.Y.
Tréguer, président du comité de jumelage, se sont rendus à
Peisey, en ambassadeurs. L'accueil si sympathique reçu aux portes du
Parc de la Vanoise, ils ont tenu à le rendre aux 17 montagnards de
Peisey venus, avec leur maire, Mr Courin, passer quelques jours à
Roscanvel.
De
part et d'autre, l'accueil se fait en famille. Il en sera ainsi
chaque fois que possible. Du 21 janvier au 6 février prochains, 20
jeunes enfants Roscanvélistes seront hébergés dans des familles de
Peisey.
Ce
séjour dans les Alpes précédera la cérémonie de jumelage qui
aura lieu à Peisey-Nancroix le 13 février. Nul doute qu'elle sera
emprunte de la même sympathie que celle qui s'est déroulée à
Roscanvel Dimanche.
La
journée du jumelage
Peu
de touristes à Roscanvel en cette journée du 5 septembre. Le
caractère intime fut apprécié. Messe, vin d'honneur, repas,
déambulation de rue, fondue savoyarde, telles furent les occasions
de rencontres, sans oublier l'expérience maritime proposée aux
savoyards. En effet, l'après-midi, les promenades en mer leur ont
permis de goûter aux joies de la navigation.
Au
vin d'honneur, Mr Mazé, maire de Roscanvel, précisa le sens
souhaité de ce jumellage entre communes en insistant sur la valeur
de l'échange et de la rencontre entre les personnes en général et
les enfants en particuliers. Mr Coutin, son homologue savoyard, se
fit l'interprète de sa commune pour dire l'engouement suscité par
ce jumelage et tint à remercier les Roscanvélistes de l'accueil si
chaleureux réservé à la délégation.
Un
échange de cadeaux eut lieu. Roscanvel reçut une poupée habillée
du costume traditionnel de la vallée de la Vanoise, et Peisey se vit
remettre une ancre de marine supportant un baromètre. Nul doute que
le beau fixe sera permanent dans le climat d'échanges.
L'après-midi,
le nom de la commune jumellée a été donné à la rue qui va de
l'école à Postermen. C'est Mme Féger, âgée de 92 ans, doyenne de
Roscanvel, qui dévoila la plaque. Il se trouve qu'elle habite
elle-même cette rue et que malgré son âge, elle pratique
quotidiennement à pied la longue distance qui la sépare du bourg.
Ouest-France
le 6 septembre 1976
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire