Moulin
est le nom d'un petit village des Alpes, situé à seulement dix
minutes de la station de ski de Peisey-Vallandry. Les maisons sont en
moellons ou en pierres, mélangeant ainsi les différents styles
architecturaux qui font l'histoire du village. Il est constitué de
deux rues dites principales et de multiples ruelles plus ou moins
sombres où résonnent les cris des enfants. La minuscule chapelle
Saint-Agathe est un lieu sacré où, chaque dimanche, les fidèles
viennent prier Dieu.
Ici,
à part dans l'architecture, le temps ne semble pas avoir eu
d'emprise sur les habitudes du village. Dès les premières heures du
jour, le boulanger s'active, le meunier le rejoint rapidement, puis
vers huit heures du matin, les enfants sortent de leur maison et se
précipitent le sac sur l'épaule en direction de l'école.
Chaque
matin, c'est la même chorale de cris, de rires et, pour les plus
jeunes, de pleurs, qui passe devant la maison de la doyenne du
village. Chaque matin, ces mêmes visages la saluent gaîment. En
effet, la vieille dame, fidèle à ses habitudes, s'assoit sur son
banc et tricote écharpes, gants, ou pulls pour les marmots. Chaque
après-midi, ses amies la rejoignent pour faire les commères ou
discuter du bon vieux temps lorsqu'elles pouvaient danser la valse,
habillées en tarines, avec leurs amoureux.
La
doyenne a des cheveux gris, la peau ridée mais a encore un regard
pétillant et vivace. Elle porte toujours ses mêmes longues jupes à
carreaux et ses gilets en laine faits main. Malgré son âge avancé,
c'est encore une femme pleine de vie, allant faire ses courses et se
promenant chaque jour. C'est la doyenne du village et lorsque les
enfants viennent écouter ses histoires, on pourrait croire qu'elle
était déjà assise sur ce même banc à la naissance du village, il
y a fort longtemps.
Cette
femme est un peu la mère de tout le monde ici et tous les habitants
du village l'appellent avec beaucoup de respect et d'amitié « Mémé
Suzanne ».
Jade
SILVIN, septembre 2014 ©
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